La flottille qui sauve l’honneur

Le plan présenté par les deux alliés américain et israélien dans la conquête de la bande de Gaza et le massacre de sa population ajoute le grotesque au cynisme. Il propose, une fois le Hamas chassé et les otages libérés, le maintien partiel de l’occupation israélienne et l’installation d’une force internationale fantomatique, sous l’autorité de Trump lui-même, dirigée par… Tony Blair, l’ex-premier ministre britannique, héritier de la puissance coloniale en ces lieux, honni des Arabes pour son rôle dans la guerre d’Irak. Ce chiffon de la honte ne dit rien sur la Cisjordanie où la colonisation violente s’accélère, rien sur la forme d’un Etat futur. Trump a présenté ce «plan» avec une emphase délirante («il marquera l’histoire de la civilisation» dixit) qui ne changera rien à la réalité: le peuple palestinien est, une fois de plus, chassé de sa terre, son passé annihilé, son avenir fracassé. Dans les ruines, entre les cadavres et les mutilés, la résistance est promise à durer, même après la mort ou la fuite de ses dirigeants actuels.
Dans l’immédiat, la situation humanitaire reste «désastreuse» selon les termes du CICR. La ville de Gaza subit sans cesse de nouveaux assauts, d’incessantes tueries, alors que quelques milliers de ses habitants, tant de fois déplacés, s’accrochent à leurs maisons démolies et à leurs camps de fortune. Par désespoir.
Or Israël présente la flottille de 40 bateaux, petits et grands, chargés de lait en poudre pour enfants, comme une «menace de sécurité». Un ministre va jusqu’à qualifier les...
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