Les Balkans, miroir non déformant de l’Europe

Publié le 7 avril 2023
En une semaine, sous une pluie battante, l'auteur vaudois David Laufer, établi à Belgrade, a traversé cinq pays des Balkans occidentaux, membres de, ou candidats à, l'Union européenne. A la périphérie géographique et économique du continent, ces pays et leurs habitants, comme les obstacles qui permettent aux chauve-souris de s'orienter, renvoient un écho vital de ce qu'est en train de devenir le rêve européen. Entre une hémorragie démographique massive et une influence croissante de la Chine, on est prié de laisser ses rêves au vestiaire.

Il y avait un paon qui se pavanait. A en juger par la façon dont le douanier réagissait, c’était la routine à la frontière grecque, au sud de Bitola en Macédoine du Nord. Mon fils de 15 ans prenait des photos du magnifique oiseau, ignorant que, jusqu’à assez récemment, cette frontière était un abysse entre des empires, entre le monde communiste et le monde libre. Mais cela lui semblait moins impressionnant que les grands drapeaux grec et européen annonçant que nous entrions dans notre troisième pays en deux jours seulement.

Nous avions quitté notre ville de Belgrade le matin précédent et nous étions dirigés vers le sud pour un voyage ambitieux à travers les Balkans. Jusqu’à Athènes, nous allions emprunter des tronçons d’autoroute en construction payés par la Chine. En effet Pékin est en train d’investir des dizaines de milliards dans cette région pour s’assurer un meilleur accès à ses consommateurs européens, mais également pour cimenter sa puissance diplomatique. Invisible et néanmoins présente partout, la Chine érode patiemment l’influence de l’UE en tirant profit de son affaiblissement politique et économique.

Le déjeuner à Skopje avait été plus tard que prévu, car nous avions dû souscrire une assurance automobile spéciale à la frontière macédonienne. Ceci bien que le pays ait normalisé ses relations avec la Grèce et l’UE en 2018 en ajoutant le «Nord» devant son nom et qu’il soit entré dans l’OTAN en 2020. Par rapport à Belgrade, les drapeaux ukrainiens sont partout dans la ville, signalant l’engagement fort du gouvernement pour un rapprochement de l’UE, ainsi que sa condamnation de tout ce qui est oriental. 

Un jeu d’échecs avec des statues et des drapeaux

En Serbie, où l’ombre de la Russie plane toujours depuis les bombardements de l’OTAN en 1999, de telles déclarations symboliques sont beaucoup plus discrètes que le déluge de panneaux d’affichage de Gazprom célébrant l’hypothétique destin commun des deux pays. A Skopje, ces belles intentions occidentales se heurtent aux statues de bronze et de marbre omniprésentes qui jonchent le centre-ville tous les trente mètres environ. Ces monuments, dont certains ont la hauteur d’un immeuble de vingt étages, ont été érigés il y a dix ans au prix de plus de 5% du PIB du pays. L’idée du gouvernement d’alors était de célébrer une continuité encore plus hypothétique depuis l’âge d’Alexandre le Grand, s’étendant sur plus de deux millénaires. Regardez vers le passé!, semblent crier ces 136 pièces de jeu d’échecs surdimensionnées dans une nostalgie nationaliste typiquement slave.

Superposés à celles-ci, les drapeaux ukrainiens exhortent les Macédoniens à faire exactement le contraire, à abandonner toute idée de nation immortelle et à regarder vers l’Ouest et un avenir forcément meilleur. Lesquels des drapeaux ukrainiens ou des statues sont l’expression la plus sincère des aspirations nationales n’est pas la question, car les deux sont également trop bruyants pour être pris au pied de la lettre. Les deux sont avant tout une déclaration d’alignement – des statues pour l’Est, des drapeaux pour l’Ouest. Ce que l’homme de la rue en pense n’a qu’une importance marginale. Telle est l’attraction de l’UE en Macédoine du Nord aujourd’hui, voilà la seule estimation valable pour l’instant.

La guerre en Ukraine n’est pas encore terminée, et elle vouée à durer. Ce soir-là, nous sommes arrivés à Ohrid sous une pluie battante. Le lac éponyme, qui borde l’Albanie à l’ouest, s’était perdu dans la brume du soir. Ohrid est l’unique mais crédible prétention du pays à la renommée touristique. Son histoire et son architecture en font l’un des monuments les plus importants du christianisme orthodoxe. Les fresques séculaires de saints guerriers et les maisons ottomanes à encorbellements bordant les rues pavées vous emmènent très loin des divisions actuelles. 

En haut, des temples et des monastères; en bas, des villes qui se vident de leurs habitants

Après la Macédoine du Nord et une fois en Grèce, nous étions en fait de retour en Macédoine, en Macédoine occidentale pour être exact, puis en Thessalie. Ces régions intérieures sont bien éloignées de la Grèce des cartes postales, celle des petits villages blanchis à la chaux se reflétant dans une mer turquoise. Nous étions entrés dans l’Union européenne et nous espérions une transition vers un environnement plus opulent et mieux développé. Mais il nous a été rapidement rappelé que ce n’était là qu’un espoir. Les montagnes arides au loin offraient un décor d’une beauté sobre à une réalité déprimante.

Des stations-service délabrées, des routes criblées de nids-de-poule et seulement de courtes sections d’autoroutes désertes nous conduisaient vers les splendides Météores. Défiant toute raison, ces monastères centenaires sont perchés sur des pics de roche nue de 500 mètres de haut, bordés d’effroyables à-pics. Ils justifient la prospérité d’une petite ville industrieuse en contrebas, regorgeant d’hôtels, de cafés et de «taverna» animés. Mais il nous a suffi de quelques kilomètres vers le sud en direction d’Athènes pour retrouver les nids-de-poule et les restaurants abandonnés en bord de route. Ce qui frappe surtout, c’est à quel point tout semble désert. En effet la Grèce a perdu 3% de sa population en dix ans, c’est-à-dire plus de 300’000 personnes. Dans les régions centrales comme la Macédoine et la Thessalie, la population a chuté de plus de 6%, majoritairement parmi les jeunes. Ainsi ceux qui se promènent dans les villages que nous traversons, lorsque nous en voyons, ont généralement plus de quarante ans. Et la Grèce a de la chance: la Macédoine du Nord a perdu 10% de sa population au cours de la même période, également 300’000 personnes. En incluant tous les pays de l’ex-bloc soviétique, on estime la perte démographique depuis 1991 à environ 20 millions de personnes, principalement en faveur de l’Allemagne, de l’Angleterre, de l’Amérique et de la Scandinavie.

Il était étrangement facile de pénétrer dans Athènes, pour une métropole de trois millions d’habitants. Le soir, un verre sur le toit de l’hôtel nous a offert notre premier aperçu de l’Acropole, un vaisseau spatial tâchant pour toujours de décoller, solidement amarré, flottant immobile au-dessus de la ville, un rappel constant que la grandeur, elle aussi, passera. Le lendemain fut le premier jour ensoleillé que nous ayons eu depuis Belgrade, clair et bleu comme seul le printemps sait en produire. Une longue marche vers le Parthénon à travers le centre-ville nous a ramenés à la raison. Les trottoirs étroits de ces rues étroites transforment les piétons en cibles faciles pour les scooters et les voitures qui nous klaxonnaient tandis que nous cherchions notre direction en repérant l’ancien temple d’Athéna à chaque carrefour. Les descriptions de la colline sacrée sont inutiles, il suffit de dire qu’elle nous a coupé le souffle, ainsi qu’elle promet de le faire à chaque visiteur. 

© D.L.

L’interminable crise de 2008

Le reste de la journée se passa à nous promener. Une fois le frisson du glorieux passé évanoui, nous étions concentrés sur le présent. En dehors du cœur même d’Athènes, environ un magasin sur quatre ou cinq est fermé, et ce depuis un bon moment. Dans un parc proche de Syntagma, la place du Parlement, un groupe d’une cinquantaine de personnes était tranquillement assis sur des bancs ou sous les cyprès. En nous rapprochant, j’ai réalisé que beaucoup d’entre eux s’injectaient de l’héroïne, pas seulement dans le bras mais dans n’importe quelle partie du corps encore disponible. Les autres étaient défoncés ou endormis. J’ai pressé le pas, tenant mon fils plus près de moi, regardant droit devant. Aucune police ou assistance médicale n’était présente, c’était juste un lundi matin comme un autre à Athènes.

Dans le reste du monde, la crise de 2008 est un lointain cauchemar. Pas en Grèce, qui a subi le plus gros de la récession et en souffre à ce jour, ce qui pose la question de savoir si elle pourra jamais se rétablir. Cela se traduit par une chute de la population et de la natalité, une croissance anémique et une stagnation du pouvoir d’achat, sans aucun signe d’amélioration à l’horizon. Venant de Serbie, nous avons été chaleureusement accueillis par les Grecs, certains d’entre eux nous pressant, comme si nous y pouvions quelque chose, de ne jamais rejoindre l’UE.

Le lendemain, nous avons rebroussé chemin vers le nord pour atteindre Igoumenitsa, la ville portuaire sur la mer Ionienne. De là, un ferry nous a fait traverser le détroit jusqu’à Corfou. La transition était palpable. Magnifique, soignée et animée, même sous une pluie glaciale, Corfou semblait à une galaxie d’Igoumenitsa et de la Grèce intérieure. Corfou est devenue prospère et importante en tant que principal rempart contre l’expansion maritime ottomane. Elle est ainsi devenue, sous domination vénitienne, une ville riche ainsi que l’une des forteresses les plus redoutables d’Europe, ses murs de pierre massifs atteignant des hauteurs inimaginables, leurs Lions ailés de Saint-Marc omniprésents offrant un signe précoce de marketing avisé.

Exode rural ou exode tout court?

En traversant la frontière albanaise le lendemain, mon cœur battait vite. Pour moi, l’Albanie était la destination secrète de ce voyage. Je ne parvenais pas à me débarrasser du souvenir de la dictature la plus brutale et la plus secrète d’Europe. Des pensées fantaisistes de Midnight Express me passaient par l’esprit tandis que l’austère douanier tamponnait nos passeports. Un troupeau de chèvres brunes aux pattes courtes ne se souciait pas du grand aigle noir à deux têtes sur le drapeau rouge, et quittait l’UE sous le regard peu impressionné des officiers albanais. Après quelques kilomètres seulement, mon fils a remarqué que l’Albanie lui rappelait l’Ecosse, à part le climat. Ce qu’il voulait dire, c’est que, tout comme les Highlands mais pour des raisons tout à fait différentes, le sud de l’Albanie est un immense désert de collines nues. En choisissant la route côtière, plus dangereuse et plus pittoresque, nous avons découvert un paysage absolument époustouflant de plages de sable immaculées, d’une mer turquoise, de pittoresques hameaux de pierre et de falaises effrayantes. Tout cela presque vide de toute présence humaine. Ici aussi, la population diminue, mais depuis bien plus longtemps qu’en Grèce.

Depuis que le régime stalinien s’est effondré en 1991, la population des campagnes albanaises a chuté d’environ 30%, tandis que celle de sa capitale a doublé, passant de 400’000 à 800’000 habitants. La même tendance est visible dans toute la région, où les capitales offrent un pôle d’attraction interne pour une émigration massive et constante, qui donne l’illusion d’un exode rural sans l’être tout à fait. La même scène s’observe donc dans tous ces pays, des campagnes vides et délaissées et des capitales chaotiques et bondées. Tirana ne fait pas exception. Ses nouveaux gratte-ciels surplombent des bâtiments administratifs de style soviétique et une nouvelle et immense mosquée ottomane. Cafés, restaurants et centres commerciaux animés, berlines Mercedes et Range Rover flashy, femmes élégantes, trottoirs larges et propres, l’illusion de normalité et de prospérité est presque complète. Il y a seulement trois décennies, c’était une Corée du Nord européenne, un pays au bord de la survie économique, gouverné par sa Sigurimi meurtrière et omnipotente, cette police secrète albanaise qui considérait chaque citoyen un criminel ou un traître potentiel. Les Albanais d’aujourd’hui n’aspirent à rien de particulier semble-t-il, si ce n’est à une vie normale. Malgré un passé communiste tourné vers l’Est, une fraternité pro-russe ne signifie rien pour un pays musulman avec une minorité catholique de 20% et un avenir tout tracé de futur joyau de la Méditerranée. Ainsi, l’Ukraine, encore une fois, est utilisée comme déclaration d’alignement.

En 2022, le nom de la rue de l’ambassade de Russie a été changé en «rue de l’Ukraine libre», obligeant l’ambassade à déménager. Dans la Maison des Feuilles, le musée installé dans l’ancien siège de la Sigurimi, une jeune guide nous explique dans un anglais parfait la division à 50/50 parmi les Albanais sur la question de savoir si les années staliniennes ont été positives ou non. Les vieux aiment souvent le souvenir de ces années, les jeunes les détestent et tout ce qu’elles représentent. Ils partent donc en masse et rejoignent les rangs de la puissante diaspora albanaise aux Etats-Unis et en Europe occidentale. Que l’Albanie, dans un avenir très lointain, rejoigne ou non l’UE semble sans importance. Des questions beaucoup plus urgentes dictent désormais leurs choix.

En arrivant au Monténégro sur les rives du lac de Skadar, nous sommes accueillis par une douanière souriante et espiègle, qui s’empresse de complimenter mon fils et de me conseiller les meilleurs restaurants locaux. Cette région du Monténégro étant majoritairement albanaise, il est impossible de dire si elle est l’une ou l’autre. Le Monténégro est le quatrième et de loin le plus petit pays que nous ayons visité en une semaine. Podgorica est une nouvelle ville érigée sur une plaine entre des montagnes, un peu comme Tirana. La magnifique côte et ses villages de pierre et ses hôtels chics sont à quelques kilomètres par la route, mais ils semblent incroyablement lointains de cette petite ville pluvieuse. Tiraillée entre diverses minorités, luttant pour imposer sa nouvelle identité et ses nouvelles affiliations occidentales après des décennies de communisme besogneux, suivi d’une version cynique de nationalisme serbe, la ville est désormais couverte de panneaux d’affichage politiques en vue des prochaines élections présidentielles. Personne ne peut nous dire qui va gagner, des candidats pro-occidentaux ou pro-russes, mais les tensions sont visiblement élevées. Comme la minorité serbe se mêle ouvertement des affaires locales avec l’appui de Belgrade, les drapeaux de l’UE ou de l’Ukraine sont presque introuvables. La politique ici reste aussi obscure et complexe que le pays est insignifiant à presque tous autres égards. 

La Chine, un ami qui vous veut des biens

Il est temps, enfin, de rentrer à la maison. Nous avons déjà parcouru plus de 2’000 kilomètres et en avons encore 600 pour arriver chez nous, une partie uniquement sur une autoroute, le reste sur de sinueuses routes de montagne. C’est notre cinquième frontière. La politique de Schengen et d’ouverture des frontières est ici un rêve lointain. La Croatie en fait désormais partie et le frisson de traverser le poste frontière abandonné pour aller en Slovénie suffirait presque à faire oublier tous les autres aspects de l’adhésion à l’UE, de nombreux Croates ne cachant plus leur désamour. Mais nous sommes de retour en Serbie où l’adhésion à l’UE n’est pas exactement à l’ordre du jour. Sur les cinq pays que nous avons traversés, le soutien populaire à l’UE était significatif jusqu’à la crise financière de 2008. Il est à la traîne depuis, car il est devenu évident que les effets de cette crise dureraient ici beaucoup plus longtemps qu’en Europe occidentale. Membres de l’UE ou simples candidats, les habitants des Balkans se sentent humiliés et durablement appauvris par Bruxelles et Berlin, suite à une crise qui n’était pas de leur fait. Les pays les plus riches  de l’UE investissent massivement dans la région, mais la Chine les a dépassés depuis deux ans. Depuis 2009, selon les statistiques de Bruxelles, Pékin a investi 32 milliards dans les Balkans dont 10 milliards pour la seule Serbie – une politique dont les conséquences sont incalculables. Ainsi toute trace d’idéalisme a disparu, ce sont les intérêts qui dominent désormais. L’UE n’est plus un rêve ou un projet commun, c’est une série de règlements qui mènent à des budgets et à de meilleures relations commerciales. La souveraineté est un luxe inabordable pour ces petits pays.

Et pourtant, au terme d’une semaine et d’innombrables rencontres, le sentiment général est optimiste, sauf peut-être en Grèce. Contrairement à l’Europe occidentale, les jeunes des Balkans ont la certitude statistique de vivre mieux que leurs parents. Même avec une corruption qui reste élevée et une exécution qui laisse souvent à désirer, tout s’améliore à presque tous les niveaux: éducation, espérance de vie, soins médicaux, salaires, connexion avec le reste du monde, stabilité et transparence politique, infrastructures, tout s’arrange petit à petit, à l’exception notable de la démographie. Que cela soit en dépit ou grâce à l’UE, ou la Chine, ou eux-mêmes, cette question n’est plus vraiment centrale pour ces pays. Le XXème siècle et sa longue liste d’idéologies est terminé.

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