art

Des Nymphéas au smartphone
Premier film de Cédric Klapisch présenté à Cannes en 35 ans de carrière, «La Venue de l'avenir» ne marque pas tant un saut qualitatif que la somme d'une œuvre à la fois populaire et exigeante. En faisant dialoguer deux époques, la nôtre et la fin du 19e siècle des impressionnistes, il a su tirer un film aussi amusant que profond sur la rapide évolution de l'humanité

Le chant du monde selon Hodler et la griffe de Vallotton
A voir absolument ces jours en nos régions: deux expositions denses de contenu et de haute volée qualitative, consacrées respectivement à Ferdinand Hodler et quelques «proches», et à Felix Vallotton graveur sur bois. Où la pure peinture et le génie plastique subliment, pour le meilleur, toute forme d’idéologie esthétique ou nationale…

L’art jubilatoire et jaculatoire d’Armand Avril
A 99 ans, l’artiste lyonnais expose ses nouvelles créations à la galerie RichterBuxtorf de Lausanne. Des chats et des chattes, et aussi des palmiers à la forme sans équivoque. Diverses techniques sont utilisées – peinture, collages, encre… – et les supports sont d’anciens sacs de farine ou des pages de magazines. Bienvenue dans le joyeux monde d’un irréductible esprit libre.

Hodler, la locomotive suisse de la modernité face à ses émules
Pour montrer la forte influence de Ferdinand Hodler sur plusieurs générations de peintres suisses, le Musée d’art de Pully et le Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel proposent un parcours singulier. Les thèmes iconiques du maître s’y déclinent à travers une cinquantaine d’artistes suisses de la première moitié du 20e siècle, dont Cuno Amiet, Alice Bailly, Giovanni Giacometti et Félix Vallotton.

D’Edouard Manet à Robert Ryman et vice-versa
Remarquable et passionnant, «Atopiques. De Manet à Ryman», de Jean Clay, qui vient de paraître à L’Atelier contemporain, nous fait revivre le rapport de la génération mai 68 avec les pratiques artistiques les plus avancées de l’époque.

Vivent les mauvais artistes
Peu de groupes socio-professionnels sont sujets à une compétition aussi brutale que les artistes. Des millions d'appelés et quelques élus. On ne se souvient donc que des supposés génies. Mais que seraient ces artistes géniaux sans tous ceux qui, pense-t-on, ne le sont pas.

La sélection, clé de voûte de l’art
Une visite à Gand et ses merveilles de la Renaissance offre une occasion de se demander comment on sélectionnait les artistes alors, et comment on s'y prend aujourd'hui. Et pourquoi cette sélection détermine en grande partie notre perception de la scène artistique.

Jean Frémon, vendeur d’art
«Probité de l’image», recueil de vingt-huit textes rédigés entre 1991 et 2022 pour des catalogues par le directeur de la galerie Lelong, sise rue de Téhéran à Paris, c’est-à-dire l’ancienne et fameuse galerie Maeght, nous livre un riche et précieux témoignage des rencontres infiniment variées de Jean Frémon (1946) avec les plus prestigieux des artistes actuels et leur travail.

L’enfance célébrée
Si la Fondation Gianadda nous a habitués depuis plus de quarante ans à des expositions magnifiques, celle-ci est exceptionnelle. «Anker et l’enfance» met en scène les œuvres majeures du peintre suisse à travers un hymne aux enfants. Bel hommage à Léonard Gianadda, décédé en fin d’année dernière, qui a préservé l’enthousiasme de la jeunesse sa vie durant. Derniers jours d’une exposition qu’il faut se presser d’aller voir pour se laisser toucher par ces petites bouilles tendres et adorables.

La mise à mort sacrificielle de Damien Hirst
Imaginez les femmes de Downton Abbey, ou celles du Swinging London des années 60. Eblouissantes d'élégance, de style et de sous-entendus. Sautez jusqu'en 2020 et voyez ces jeunes Londoniennes, leurs corps flasques débordant de leurs robes trop courtes, ivres mortes, visages botoxés à peine visibles derrière des couches de maquillage bon marché. Appliquez maintenant cela au monde de l'art.

Oskar Kokoschka: apologie du dessin
Aglaja Kempf, conservatrice de la Fondation Oskar Kokoschka, présente dans un splendide nouvel ouvrage, publié ces jours-ci aux Cahiers dessinés, 150 dessins du maitre. Tous sont issus de la collection de la Fondation, riche de 2'300 œuvres aux techniques variées.

Christian Marclay: «L’art a besoin d’un public pour exister»
De passage à Lausanne pour vernir une exposition à Photo Elysée sur le thème du photomaton, l’artiste Christian Marclay nous parle de sa pratique artistique dans le cadre de la célébration des 100 ans du surréalisme. Plus proche du dadaïsme de Marcel Duchamp que du surréalisme d’André Breton, il nous donne des clés pour comprendre l'importance des expositions en parallèle de Man Ray et Cindy Sherman.

Dominique Goblet, un livre envoûtant et une exposition à Bâle
«Le Jardin des Candidats» de Dominique Goblet et Kai Pfeiffer est un livre grand format où se croisent bande dessinée et art contemporain, céramiques, sculptures, ready-mades, aquarelles et strips narratifs, dans une totale liberté de ton. Ouvrage d’une grande invention offrant des dessins de jardins, de trous dans ces jardins, d’hommes nus ou habillés, de visages d’hommes en pleurs, de vases, photographiés ou dessinés, dus aux deux artistes ou chinés sur des marchés.

Nicolas de Staël, portrait intime par sa petite-fille
Dans un entretien exclusif, Marie du Bouchet livre un portrait inédit et intime de son grand-père. A l’occasion de l’exposition de Nicolas de Staël à la Fondation de l’Hermitage, sa petite-fille évoque l’élan créatif singulier qui a fait de lui un artiste majeur du XXème siècle, malgré sa disparition en 1955 à 41 ans et une œuvre toujours inclassable.

Nicolas de Staël, la lumière vorace
Le mythe a fait disparaître l’homme. Dans une exposition tout en finesse, la Fondation de l’Hermitage à Lausanne offre un regard nouveau sur Nicolas de Staël, l’artiste majeur du XXème siècle le moins bien compris. Traversées de lumière naturelle dans un cadre intimiste, ses œuvres renaissent et nous rapprochent d’un homme qui a échappé à son temps, et à lui-même.

Le mystère Ravel densifié
«Bolero» d'Anne Fontaine saisit Maurice Ravel au moment de la création de son plus fameux morceau, en 1927-28. Surprise, c'est un film qui explore sérieusement le mystère de l'inspiration et le lie à un autre, celui de l'apparente asexualité du compositeur. D'où un modèle de biopic, qui a trouvé en Raphaël Personnaz son interprète idéal.