Sabine Dormond

Sabine Dormond
Sabine Dormond est écrivaine et traductrice.
Derniers articles

Quand papa deale et maman ment
Dans son premier roman, «Quand papa est tombé malade», la jeune autrice Marilou Rytz se glisse dans la peau d'une adolescente dont le père a été incarcéré pour trafic de drogues. Les parents décident de ne rien dire au petit frère de la narratrice. Peu à peu, celle-ci en vient à questionner la pertinence de ce choix et à observer des signes de mal-être de plus en plus évidents chez celui qu’elle surnomme tendrement le puceron. Entretien.

Un tableau sociologique qui se déguste avec bonheur
L’autrice genevoise Marie Beer excelle dans l'art de camper des personnages hauts en couleur et de jouer sur les contrastes. Elle nous le prouve une nouvelle fois dans son roman «Patate chaude», récemment paru aux éditions Encre fraîche, qui raconte avec humour l’adoption contrainte et forcée d’une «Patate» batarde suite au suicide de son maître.

La danse des lettres et l’étoffe des signes
«Mon dessin contre ce qui se dessine», poèmes de Bruno Mercier et dessins de Mohammed Guiga, Editions des Sables, 100 pages.

Dans le berceau de la résistance politique
Après plusieurs romans, deux recueils de nouvelles dont l’un du registre fantastique et un témoignage poétique sur la dépression, l’écrivaine neuchâteloise d’origine espagnole Dunia Miralles s’attèle avec «Caravelles du Seyon» à un sujet historique qui la touche de très près: l’immigration espagnole et l’intégration en terres neuchâteloises de ces familles qui, comme la sienne, ont fui le franquisme dès les années soixante. Un récit poignant qui résonne avec l’actualité.

Après les sœurs, le père de substitution
«Ombeline & Rodogune», Alice Bottarelli, Editions Presses Inverses, 106 pages.

Un poids en moins
«Le poids des flocons», Léonie Pantillon, Editions de l’OSL, 52 pages.

L’art de soulever des questions éthiques, l’air de rien
Chose peu commune, semble-t-il, l’auteur bernois Pedro Lenz écrit en Berndütsch « pour montrer que le dialecte appartient aussi à des gens ouverts sur le monde ». C’est en binôme que Daniel Rothenbühler et Nathalie Kehrli se sont employés à restituer en français l’oralité d’un propos qui suit le cours de la pensée du narrateur, avec ses ruptures et ses digressions.

Un coin de voile
«Jusqu’au bout du jour», Jo(sette) Pellet, Editions des Sables, 80 pages.

Un bijou d’ironie
«L’angle mort du rêve», Nétonon Noël Ndjékéry, Editions La Contre-Allée, 112 pages.

La différence vue du dedans
«La saveur du vent», Fabienne Bogadi, Editions La Veilleuse, 128 pages.

Exister à l’ombre de sa sœur
Récemment paru chez Campiche, le roman de Sonia Bächler intitulé «Mon Dieu, faites que je gagne» montre à travers un crescendo parfaitement maîtrisé ce que c'est que d'être la sœur d'une sportive d'élite sur laquelle se focalise sans cesse toute l'attention de la famille. Il décrit au passage la machine à broyer les destins que représente la compétition de haut niveau. L’auteure de cette autofiction force volontairement le trait avec le souci néanmoins de restituer le plus fidèlement possible la dérive d’une famille happée par le miroir aux alouettes de la réussite sportive. Entretien.

Et si l’enfer, c’était soi, tel que l’autre nous perçoit?
Antonio Albanese publie aux éditions BSN Press /Okama un roman noir intitulé «Le complexe d’Eurydice». Il y transpose le mythe à un couple qui se forme sur un malentendu, une plaisanterie du narrateur prise au sérieux par la femme qu’il convoite et qui devient immédiatement déterminante de la manière dont elle le perçoit. Au point que le héros n’a d’autre choix pour lui plaire que de se conformer de plus en plus à cette projection mentale, jusqu’à perdre complètement son identité et ses valeurs propres.

Le cauchemar de la numérisation
Avec son roman «A pied d'œuvre», Franck Courtès s’impose comme un Ian Levison à la française, un Zola du XXIème siècle. Ce récit à la fois très intime et très social est le témoignage d'un photographe qui renonce à son métier par dégoût de la numérisation et de l'exploitation de son travail artistique à des fins commerciales pour se vouer à l'écriture et qui, ce faisant, découvre la précarité inhérente à cette activité. Car si cette passion réclame énormément de temps, elle ne nourrit pas son homme.

La Suisse centrale, le lieu où il ne peut rien arriver
Sous le titre «Ombres sur l’autre ville lumière», Serge Robert nous propose un roman en deux tomes pour un total de 742 pages, sans longueurs ni ruptures de style. Il y est question de sujets qu’il a personnellement expérimentés, notamment le choc culturel que cela représente pour un Français que de s’établir en Suisse centrale et certaines dérives de l’industrie des cosmétiques. Entretien.

Le pays de Vaud a également ses rois
«Larmes vagabondes», Christian Dick, Editions de la Rive, 2023.

L’édition, c’est sport en Suisse romande
Les Uppercut se lisent d’une traite. Le temps d’un match de foot. On se les prend dans la figure, on en ressort parfois secoué, voire carrément groggy, et pourtant prêt à en encaisser un autre. Ce qui tombe bien, parce qu’on n’a que l’embarras du choix parmi ces 23 micro-romans secs et percutants publiés entre 2017 et 2023. Il y est question de sport, de toutes sortes de sports, sous la plume de nombreux auteurs romands.
L’initiateur de la collection n’est autre que l'éditeur lausannois Giuseppe Merrone, fondateur des éditions BSN Press. Entretien.