Réflexions d’un nouvel abonné, indocile insoumis, paysan pacifiste

Publié le 15 mars 2018
Maintenant, avec un peu de recul face à la déférlante des commentaires concernant la votation No Billag/No-No-Billag, une réflexion moins émotive s’impose. Permettez-mois la mienne autant que peut se faire.

Pour une prise d’otage, ce fut un coup de maître. Pour les deux camps, mais avec des résultats bien différents. La première, nommé No-Billag, faisant miroiter une libéralisation médiatique à outrance basée sur le choix  de la médiocrité, pour nous enchaîner ensuite à la publicité déjà débordante des appels téléphoniques indésirables et des boîtes postales suffoquées par le papier. Les débuts furent prometteurs, mais en fin de compte, par sa déambulation désordonnée, elle poussa les votants dans les bras de…..

La deuxième, plus surnoise, nommé No-No-Billag, (sommet d’ineptie), fut une réponse puérile à la première, en introduisant en réaction catastrophée une baisse de la redevance Radio/TV de 76 francs afin d’amadouer «le souverain». La peur et l’appétit du portemonnaie aidant, le tour de passe-passe réussit, avec l’appoint des médias concernés ou pas, lesquels, en bons chien bergers, surent amener les moutons du bon peuple jusque dans l’enclos prévu.

Nous ne sommes pas des moutons, nous savons faire des calculs. Ainsi donc la redevance baisse de 76 francs, chic, mais pour qui? Voyons donc. En fait, puisque il faut de l’argent pour soutenir les médias, il fallait bien combler ce manque à gagner par un autre revenu. Ce fut tout trouvé: la redevance radio sera augmentée de 200 francs. pour les réfractaires à la télé. En clair: ceux qui profitent de tous les médias audio-visuels confondus profiteront de facto d’une baisse de la redevance, par contre, ceux qui avaient, ont et auront choisi de  limiter l’accoutumance aux médias et de ne pas se laisser inonder par des images, c’est notre cas parmi les autres 5% de ménages suisses, verront leur redevance plus que doubler. En fin de compte ce petit 5% ne sont que des cacahuètes dont les singes sont si friands… Joli coup, n’est-ce pas? 365 francs = 1 franc par jour. Je me disais bien que la technocratie est une forme élégante mais sournoise de la dictature de la démocratie. Et le fait que la gestion de la redevance sera transférée  de Dupont à Dupont n’y changera rien.

La poussière, les chameliers et leurs montures

Je résume: est-ce que l’état actuel de la redevance, 451 francs pour l’audiovisuel contre 165 francs pour l’audio uniquement n’aurait pas suffi à être équilibré vis-à-vis des «consommateurs» et à égaliser les comptes, en attendant un vrai débat sur l’avenir financier et pratique des médias, tous genres confondus, au lieu de parer au trop pressé par peur du bouillon? Même M. Jacques Pilet semble avoir cédé à cette peur, n’en déplaise à notre ami Gérard Montassier, mais le trop tard ne fait pas  recette, passons à autre chose, et continuons à lire Le Courrier, seul média resté en dehors… de cette poussière soulevée par les chameliers et leurs montures.

Nous prendrons Doris Leuthard au mot en instaurant un ordre permanent d’un franc par jour, afin de rester fidèles au dicton biblique: rendre au rois ce qui leur est dû, pour le Bon Dieu nous trouverons bien d’autres subterfuges.

Bien à vous.

Onorio Petralia, fou du roi,  1867 Ollon

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