Phanee de Pool: celle qui vise loin et bien

Publié le 23 janvier 2018

© Yann Zitouni

Elle, c’est Fanny Diercksen, un nom d’origine hollandaise.

Elle ne parle pas hollandais et je n’ai pas osé lui demander si elle aimait Van Gogh. Son parcours est particulier, la jeune femme a du caractère depuis toute petite et surtout n’a pas froid aux yeux. Elle commence à apprendre le piano (mère pianiste) alors que l’instrument est plus haut qu’elle: elle n’aime pas faire des gammes, prendre des leçons. A l’adolescence on l’envoie dans une école de musique mais découvre qu’elle est très mauvaise en lecture de partitions. Pour autant, cela ne lui enlève pas l’envie de jouer, guitare et clavier. De 17 à 22 ans elle galère (elle insiste au téléphone, «j’ai vraiment galéré») pour trouver son chemin dans l’univers musical. Ce n’est pas qu’elle n’ait pas de talent, c’est qu’il y a beaucoup de monde. Un jour une porte s’ouvre mais c’est celle du frigo, et il est vide. Au lieu de se couper l’oreille, elle décide de se prendre en main et de trouver l’argent pour faire ses courses. Elle va choisir un métier qui terrorise sa mère, qui empêche la maternelle de dormir lorsqu’elle lit les actualités. Je ne l’ai pas dit au téléphone à Fanny Diercksen, mais si j’avais voulu punir ma mère de m’avoir fait découvrir le piano, j’aurais fait comme elle: je serais devenue flic.

Des mots, partout, tout le temps

Cinq ans à se forger un mental d’acier, à garder son sang-froid, à se dire que dans certaines situations elle ne pourra compter que sur elle, que si...

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