«Manif’ contre le climat»: réponse des Jeunes socialistes

Publié le 9 février 2019
La Grève du climat a beaucoup fait parler d’elle dans les médias et sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Mais ce qui aurait dû être un appel à l’action, à la mobilisation et au débat s’est rapidement transformé en une sorte de clash entre générations.

La plupart des commentaires négatifs, qui, selon la RTS, proviennent d’internautes âgés de plus de quarante ans, s’emploient à décrédibiliser le mouvement. Nous qui sommes réellement inquiets pour l’avenir de notre planète, nous voilà obligés d’expliquer que nous ne sommes pas que des ados mangeurs de McDo qui passent leur temps sur leur smartphone et qui font grève juste pour sécher les cours. Paternalistes et moralisateurs, les fustigateurs de ce mouvement ne cherchent pas à en comprendre les causes et avouent eux-mêmes ne faire aucun effort pour le climat. Ces personnes semblent oublier que beaucoup de jeunes ont donné de leur temps et de leur sueur pour organiser ces manifestations, ce qui nous semble plutôt être un signal positif pour notre société. 

Comme l’a soulevé M. Jonas Follonier dans un récent article paru dans «Bon Pour la Tête», les membres des Jeunesses vertes et socialistes se sont évidemment rendus à ces deux manifestations, le réchauffement climatique étant un thème qui touche nos deux partis depuis longtemps déjà. Aucun signe ou logo de nos partis n’ont été visibles au cours de ces deux événements. Nos membres ont manifesté en tant que citoyennes et citoyens et ont respecté la volonté des organisateurs de faire de ce mouvement un mouvement apartisan. Malheureusement, M. Follonier ainsi que de nombreuses autres personnes semblent ne pas comprendre la nuance entre apartisan et apolitique. Par essence, une mobilisation contre le réchauffement climatique ne peut être apolitique. Le réchauffement climatique est un problème collectif, qui demande des réponses collectives… et donc politiques. Et il se trouve que les politicien-ne-s qui s’opposent aux mesures en faveur du climat ont des noms. Si l’on se réfère à ecorating.ch, Mme. Magdalena Martullo-Blocher (UDC/GR) vote à 0% en faveur de l’environnement au Parlement fédéral. Quant à lui, M. Philippe Nantermod (PLR/VS) ne vote seulement qu’à 9,1% en faveur du climat. Si l’on regarde la moyenne de ces deux partis au Parlement, l’UDC score à 4,6% et le PLR à 24,9%.

Dès lors, nous aimerions poser quelques questions aux élu-e-s et sympathisant-e-s de droite. Si l’environnement n’est pas une question politique, pourquoi votez-vous systématiquement contre? Si les défilés pour le climat dépassent les clivages gauche-droite, pourquoi n’y étiez-vous pas?

Tant que les partis politiques de droite continueront de placer leurs intérêts économiques avant l’intérêt général et environnemental, il sera difficile de protéger le climat. La question du réchauffement climatique est donc intrinsèquement politique, et ses réponses seront forcément politiques. Prétendre le contraire, c’est se cacher derrière une bonne dose de mauvaise foi et d’hypocrisie.

Alors, cher Monsieur Follonier, nous serions très heureux/ses si vous veniez vous joindre à nous pour la grève du climat du 15 mars prochain, et si nous pouvions y voir également les jeunesses UDC et libérales-radicales. Et ne vous en faites pas, on a déjà quelques idées de pancartes pour vous! Vous pourriez par exemple brandir des slogans tels que «Choose Tesla not Cesla» ou encore «Pas touche à ma planète et mes recettes».

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