Le «Regard libre» fête son centième numéro

Publié le 20 octobre 2023
Salut à vous, aventuriers de la presse! Avec une bouffée d’admiration, d’amitié et de curiosité. Jonas Follonier était en avant-dernière de gymnase, en Valais, féru, comme ses copains, de philosophie et de littérature, lorsqu’il eut l’idée de créer un magazine pour «les amoureux du débat». Et ce fut fait! Premier numéro en janvier 2014, d’abord en numérique, puis sur papier, sur 28 pages, puis sur 68, et une centaine pour ce numéro spécial, «bilan de la décennie 2014-2023».

Tout cela en développant sa présence sur le net. Le Regard libre est à lire pour cerner mieux les palpitations de ce pays, pour songer à ce qu’il fut et à ce qu’il devient.

Le public n’imagine pas ce qu’il faut d’audace, de don de soi, d’enthousiasme et de flamme journalistique pour arriver à un tel exploit. Sans publicité, sans millions qui tombent du ciel des fondations. Grâce à un effort collectif inouï et l’appui des lecteurs et lectrices.

Pour tenir, il y faut aussi une identité propre. Le Regard libre en a une. Une sensibilité libérale au sens le plus large et noble du terme. Aucune attache partisane. La réflexion déborde les champs balisés. Certes les grandes figures de la politique suisse de ces dernières années ont une assez grande place. Mais heureusement pointe la volonté de sortir des discours réchauffés.

Qu’il fait bon feuilleter un magazine qui ne parle pas que de politique ou d’économie dans le vocabulaire convenu. La littérature et la philosophie irriguent le tout. Le bilan est réjouissant mais les perspectives le sont tout autant. Bientôt une nouvelle formule graphique – un peu pompeuse aujourd’hui –, de nouveaux champs à explorer. Un peu plus de regards sur le monde peut-être?

L’organisation de cette entreprise largement basée sur le bénévolat n’est pas celle qui sauvera le paysage médiatique romand de son essoufflement. Mais elle donne une clé à tous pour se redresser: la flamme et non la plainte, l’engagement plus que la prudence, la liberté plus que le consensus, la surprise plus que la routine.

Un chaleureux merci à l’équipe du Regard libre, au nom de tous les journalistes, au nom surtout toutes celles et tous ceux qui s’intéressent vraiment à ce pays.

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