Le jeune Président à la main dure, très dure

Publié le 17 mars 2023
Le magazine colombien «Semana» présente le jeune Président du Salvador, Nayib Bukele, devenu une star en Amérique latine. Une polémique entre lui et le Président de la Colombie, Gustavo Pietro, fait grand bruit. Le premier reproche au second de négocier avec les mafias qui contrôlent le marché de la drogue, préférant quant à lui une répression militaro-policière sans freins.

Le petit pays d’Amérique centrale (6 millions d’habitants) était celui de tous les cauchemars. Avec des bandes criminelles, les «maras», semant la terreur, contrôlant des quartiers entiers, face à une police dépassée. Le taux de criminalité y était le plus élevé du continent. Or depuis qu’est arrivé au pouvoir ce self-made-man, élu à 37 ans, tout a changé. Le nombre des homicides a chuté de 90%. Le calme et la sécurité semblent revenus. Comment?
Bukele a déclaré l’état d’urgence, la guerre au «terrorisme». Il a équipé convenablement les policiers, augmenté leurs salaires et leur a donné tous pouvoirs, au nez de la justice et de l’opposition parlementaire. Il a fait construire en un temps record une «mega cárcel», une prison géante pouvant concentrer 40’000 détenus, qui vient d’être inaugurée. Avec de grandes cellules où s’entassent les «terroristes» sans aucun confort, privés de la lumière du jour, surveillés en permanence par caméras et par des centaines de gardiens, privés de tout droit de visites et de contacts avec l’extérieur. Il est demandé aux familles de payer la nourriture fournie à leurs proches enfermés. Le transfert des anciens pénitenciers vers le nouveau, à 74 kilomètres de la capitale, a commencé. Et chaque jour, les forces de police arrêtent des centaines d’hommes, le plus souvent tatoués, et les conduisent vers le «CECOT», «centre de confinement du terrorisme». Sans limites de temps, sans procédures judiciaires pour l’instant. Quand les juges, dans les tribunaux, interrogeront les prévenus, ils le feront par vidéo, ceux-ci restant dans la prison. 
Le président Bukele se moquait du FMI et des USA en systématisant le bitcoin. Il se moque ouvertement des organisations de défense des droits humains, leur reprochant de s’occuper davantage du sort des crimine...

Ce contenu est réservé aux abonnés

En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.

Vous accédez à du contenu exclusif :

  • Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement

  • Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau

  • Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay

  • Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens

  • Et bien plus encore… 

Déjà abonné ? Se connecter

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire aussi

Les biais de pensée de la police, et les nôtres

Pourquoi, à Lausanne, un policier a-t-il aimablement serré la main du chauffard qui avait foncé délibérément dans une manifestation propalestinienne? Au-delà des polémiques politiques, il s’agit sans doute avant tout d’un de ces biais cognitifs comme nous en avons tous.

Patrick Morier-Genoud

La mauvaise herbe mafieuse en Suisse

Les récentes déclarations de la cheffe de la police fédérale (Fed Pol) ont pointé vers la nécessité de prendre plus au sérieux l’activité des organisations mafieuses sur notre territoire. Nous en parlons avec Francesco Lepori, journaliste à la Radiotelevisione Svizzera di lingua italiana (RSI) qui depuis une dizaine d’années mène (...)

Boas Erez

Les mafias se royaument en Suisse

La cheffe de la police fédérale (Fedpol), Nicoletta della Valle, n’a pas la langue dans sa poche. Elle vient de donner une interview à la «NZZ» qui mérite l’attention. Selon elle, les organisations criminelles internationales sont bien implantées chez nous et les moyens pour les traquer sont insuffisants.

Jacques Pilet
Accès libre

Le roman noir en France, incarnations diverses

Roman gothique anglais, roman-feuilleton, roman à énigme, roman prolétarien, fait divers criminel, «hardboiled» américain, roman réaliste, Série noire, néo-polar, les racines du roman policier français sont multiples et chaque génération a les siennes. «Le roman noir: une histoire française» de Natacha Levet retrace, avec une constante acuité critique et une (...)

Yves Tenret
Accès libre

Equateur: comment le «havre de paix» de l’Amérique du Sud est devenu l’un des pays les plus violents du monde

Qui l’eût cru? La célèbre phrase prononcée en 1991 par le président équatorien de l’époque, Rodrigo Borja Cevallos (1988-1992), lors de la conférence «Paix pour le développement», et répétée dix ans plus tard par un autre président, Gustavo Noboa Bejarano (2000-2003), dans son rapport à la nation de 2002, selon (...)

Bon pour la tête
Accès libre

La politique impolitique

Tel est le titre d’un livre (publié en 1998) de mon ami, l’écrivain et traducteur libanais Salim Wakim, homme brillant et oublié, qui vécut longtemps à Ambilly. L’auteur nous explique que l’adjectif «impolitique» a paru pour la première fois en langue anglaise en 1600. Il signifie: non politique, inconvenant, contraire (...)

Accès libre

Trafic de stupéfiants: comment l’économie légale se rend co-responsable

Et si l’économie légale endossait une responsabilité non négligeable dans l’explosion actuelle du trafic de stupéfiants et en particulier de la cocaïne? On a souvent tendance à penser la réalité de façon manichéenne avec, d’un côté, le monde de l’illégal recourant communément à la violence et, de l’autre, une sphère (...)

«Le fentanyl détruit l’âme de San Francisco»

Ainsi titre la «NZZ» un reportage très fort sur les ravages de cette drogue dans la légendaire cité de l’ouest américain. L’auteure, Marie-Astrid Langer, a suivi une femme de 58 ans qui, depuis des mois, hante les rues et interroge les jeunes gens affalés, leur montrant une photo de son (...)

Simon-Pierre a une attirance irrépressible pour les gladiateurs

Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// Il refuse de choisir entre Vladimir Poutine et Evgueni Prigojine et imagine qu’Alain Berset serait très viril en jupette de cuir, bien que socialiste. Si la mollesse culturelle de la RTS désole Simon-Pierre, il essaie de se rapprocher de Slimane, un (...)

Accès libre

L’opération Wuambushu fait perdre le nord à tout le monde

Annoncée de façon tonitruante sur les plateaux de télévision française (après des fuites dans «Le Canard enchaîné») par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, il y a 2 semaines, l’opération Wuambushu semble bien avoir du plomb dans l’aile. Sur place, à Mayotte, les tensions sont de plus en plus exacerbées. Le (...)

Accès libre

Manifestations: la police peut-elle sortir de la confrontation permanente?

Depuis janvier 2023 et les premières mobilisations contre la réforme des retraites, au 1er mai 2023, l’actualité s’est fait régulièrement l’écho d’actions musclées et des confrontations qui ont caractérisé le rapport entre forces du maintien de l’ordre et manifestants.

Accès libre

Au paradis du Grand Algorithme

Le rêve d’une civilisation sans hommes, d’une religion sans Dieu, d’une démocratie sans peuple, de journaux sans journalistes est en passe d’aboutir. Celui d’une économie sans entrepreneurs est en train de devenir réalité. En témoignent les trois petites anecdotes suivantes.

Le Dossier Trocchi

Il s’agit du premier ouvrage paru en français sur Alexandre Trocchi (1925-1984), directeur de revue, auteur de nombreux romans érotiques, compagnon de jeu lettriste et situationniste de Guy Debord, capitaine de péniche à New York, romancier et essayiste, louangé par la majorité des artistes anglais et américains des années soixante (...)

Accès libre

Pour ne froisser personne, la police change de formule

Au revoir les «Madame» et «Monsieur», la police genevoise adopte un «Bonjour» neutre afin de s’adapter aux changements de la société. Ce point n’est qu’un aspect d’une évolution plus globale amorcée par l’institution.

Accès libre

Se faire un rail au buffet de la gare

Certainement, comme l’a affirmé en passant Paulina Dalmayer dans son article paru le du 5 août dans BPLT, on n’a pas «le droit de sniffer de la coke à la table du Gran Véfour». Par contre, bien que cela ne soit pas plus légal, il arrive qu’un consommateur pressé et (...)

Accès libre

La France a mal à sa police

Violence des policiers, violence contre les policiers, répression brutale des manifs, nombreux suicides au sein des forces de l’ordre, succès massif de l’extrême-droite dans certains bureaux de vote fréquentés par les agents… La France a mal à sa police (et à sa gendarmerie). Entre complaisance et caricature, le monde politique (...)