«La vague»: submergée par sa propre médiocrité

Le court-métrage est signé Omar Belkacemi. – © DR
La première séquence de ce court-métrage algérien est déjà tout un programme en soi… En plan fixe, elle nous montre les allées et venues d’un couple à l’intérieur d’un modeste appartement (chambre à coucher, salon, cuisine) d’abord plongé dans la pénombre, puis illuminé au fur et à mesure des déplacements de chacun. Et du fait qu’il n’y a aucun mouvement de caméra ni aucun montage, toute la dramaturgie de la scène (aussi mathématique que prévisible) s’appuie ipso facto sur sa durée. Ainsi, dès les premiers instants, on n’est déjà plus dans le septième art en tant que tel, mais dans l’installation vidéo pour musée d’art contemporain.
Le pire toutefois, c’est lorsqu’Omar Belkacemi cherche malgré tout à produire de la belle image. Car il ne propose alors qu’un cinéma d’imitation. Un mauvais mélange des Straub et de van der Keuken, en particulier lors de cet interminable travelling latéral traversant tout le terminal à conteneurs du port de Béjaïa.

Et pour ce qui est du discours, c’est du pareil au même. Vendu comme un «cri de colère contre le diktat des institutions financières internationales», le film manifeste surtout une absence de préparation idéologique propice à tous les populismes (la scène du bar, durant laquelle à peu près tout et son contraire est asséné avec la même emphase en est un bon exemple) et privilégie par trop l’émotion à la moindre réflexion. À la fin, le spectateur n’échappera d’ailleurs pas à la...
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