La sexualité masculine se cantonne-t-elle au pénis?

Publié le 24 janvier 2025
Dans sa dernière parution, le magazine «Sexualités humaines» présente comment les hommes abordent et vivent une sexualité hétéronormée. Il est question de consentement, de désir et d’amour, mais aussi de zones érogènes, et l’on se rend compte que beaucoup d’hommes ont tendance à n’en considérer qu’une, je vous laisse deviner laquelle.

Pour le sexologue Philippe Brenot, mentionné dans le dossier La sexualité masculine autrement du magazine Sexualités humaines, «il n’y a pas d’instinct sexuel, la sexualité s’apprend par le jeu des essais et des erreurs, par des expériences successives de notre histoire intime». On peut ajouter que la sexualité – masculine comme féminine – est en très grande partie modelée par la culture dans laquelle nous évoluons. Elle est tout à fait influencée et, dans la grande majorité des cas, normée. A partir de là, chacun et chacune fait comme il et elle peut.
Oser ne pas consentir lorsqu’on est un homme
Dans le chapitre Consentement(s) masculin(s) singulier(s), le magazine livre une «étude de la notion de consentement au prisme de la masculinité cisgenre hétérosexuel». Une étude qui se base sur des entretiens menés auprès de dix hommes âgés de 20 à 58 ans. Ça vaut ce que ça vaut comme échantillon mais, si on est un homme cisgenre, on se retrouve en terrain connu. «On note une opérationnalisation importante de la fonction sexuelle chez nos répondants, dans un mouvement d’adhésion massif et global au script selon lequel l’homme devrait être sexuellement "toujours prêt", au niveau de son désir/son excitation sexuelle comme au niveau de sa réponse physiologique sur le plan génital, dans une forme d’auto-injonction à la disponibilité sexuelle.» Comme un scout, l’homme croit qu’il doit être toujours prêt, comme un bon soldat, toujours au garde à vous. Pour ce qui concerne le consentement, les hommes ont ainsi tendance à penser qu’il s’agit d’une problématique essentiellement féminine. Pourtant, se demander à soi-même de quoi l’on a vraiment envie, oser le demander à sa ou à son partenaire, et, surtout, oser ne pas consentir à quelque chose que l’on ne veut pas est une démarche passi...

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