La cage aux phobes
Pour des raisons de sécurité, les organisateurs du festival Lausan’Noir ont préféré annuler la venue du dessinateur Marsault. On n’en saura pas plus. Je ne connaissais pas le bédéiste, je ne savais rien de lui, je ne suis pas spécialement fan de BD. Un petit tour sur la toile et sur sa page Facebook pour me renseigner. Un jeune trentenaire, crâne rasé et barbichette, le cou et les épaules tatoués (parce que visiblement il aime bien donner des interview en marcel) qui travaille douze heures par jour, dans sa campagne et sur ses planches. Je regarde ses dessins, j’aime moyennement, des goûts et des couleurs comme on dit. J’apprends que pendant des années les maisons d’édition ont refusé ses planches, puis un jour il décide de les balancer sur la toile et là, succès. Des milliers d’abonnés et de commentaires sur sa page. En interview Marsault s’exprime bien, est calme, ne jure pas, est poli et courtois, ne coupe jamais la parole. On le dit d’extrême droite, ce dont il se défend. Marsault a la particularité (on le souligne partout) de tirer sur tout: les riches, les pauvres, les hommes, les femmes, les politiciens, les homosexuels, les maigres, les gros, tout le monde. Parce qu’il croit à la liberté d’expression et qu’il considère que l’on va de plus en plus vers un monde qu’il appelle «cage aux phobes». Et là, Marsault me parle plus que ses dessins.
Vous n’aimez pas le kebab? Cela va de soit, connotation identitaire...
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