Comment l’Arabie saoudite drague les chercheurs

© National Cancer Institue via Unsplash
La chimiste Mira Petrovic de l’Instituto Catalán de Investigación del Agua, à Girona, a reçu une proposition de la Santé royale de Riyad: 70’000 euros sur son compte à condition qu’elle indique cette institution comme son lieu de travail à côté de celui de Catalogne. Elle a refusé. Son collègue Rafael Luque, lui, a accepté la manipulation dès 2019. Son employeur, l’université de Cordoba, l’a fort mal pris et l’a congédié. Ce qui l’a fait fortement rétrograder dans le ranking de Shanghai. Un autre chimiste, Damia Barcelo, qui a publié plus de 1’600 études, directeur de l’Institut catalan spécialisé dans l’étude de l’eau, a quant à lui depuis longtemps un pied à Riyad. Il ne précise pas le montant de son contrat, mais il a reçu un chèque de 120’000 euros des mains du roi Salman bin Abdulaziz et demande 2’000 euros pour une conférence. Tous frais largement payés bien sûr. «C’est la condition pour aller prélever des échantillons d’eau en Arabie», se justifie le professeur.
Le chercheur en systèmes informatiques du langage, Luis Martinez, de l’université de Jaen, raconte qu’en 2017, lorsqu’il fut admis dans la liste des Highly Cited Researchers, il reçut nombre de propositions saoudites. Il les refusa. Puis, devant les problèmes de financement de son laboratoire, il finit par accepter un «cadeau» de 60’000 euros par an. Mais Riyad utilise son nom pour grimper dans le ranking de Shanghai et fait baisser ainsi la cote de Jaen. Ce qui suscite le courroux des autorités académiques...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi











