Moins travailler, pour des raisons écologiques
Il existe une corrélation forte entre le temps de travail et la dégradation de l’environnement. En somme, plus on travaille, plus on pollue. – © DR
Cela fait une dizaine d’années que l’on retrouve des études qui traitent de la corrélation entre temps de travail et impact écologique. La sociologue américaine Juliet Schor (Boston College) par exemple, avait déjà démontré en 2005 que «plus les individus travaillent, moins ils disposent de temps pour faire». La réflexion est assez instinctive: lorsque l’on travaille à 100%, que l’on ajoute les temps de trajet et que l’on a 4-5 semaines de vacances par an, on a bien plus tendance à se tourner vers des biens «à fortes empruntes écologiques pour gagner du temps». Entendez par là: plats préparés ou avion par exemple.
D’autres études confirment ce genre de réflexions. Ainsi, les économistes et modélisateurs David Rosnick et Mark Weisbrot (CEPR, Washington) affirment que si les Européens avaient travaillé autant que les habitants des Etats-Unis, ils auraient consommé 30% d’énergie en plus. Dans le même sens, l’économiste suédois Jonas Nässén montre qu’une réduction de 1% du temps de travail engendrerait une réduction de la consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre de 0,8% en moyenne.
On pourrait encore citer l’étude de Kyle Knight, Eugene Rosa et Juliet Schor ou celle de Lewis King et Jeoren Van de Bergh.
A préciser tout de même: il s’agit d’une corrélation et non d’une causalité. L’un n’engendre donc pas forcément l’autre. Dans ce domaine, il y a pourtant une déclaration qui fait consensus chez les scientifiques, selon Aurore Lalucq du magazine français Alternatives économiques: «Les activités économiques sont responsables du dérèglement climatique.»
Il ne reste plus qu’à affiner les recherches dans le domaine précis du temps de travail. Pas gagné… puisque ce genre de débat remettant en cause notre système basé sur la valeur «emploi» et sur la croissance a encore beaucoup de peine à se frayer un chemin dans nos sociétés.
Retrouvez l’article original sur le site de Alternatives économiques: «Réduire le temps de travail pour sauver l’environnement»
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