Le corps dans la Collection de l’Art Brut
Aloïse (Aloïse Corbaz), Sans titre, 1947
– © Collection de l’Art Brut Olivier Laffely
Le corps, piège et échappatoire
Le Corps (jusqu’au 29 avril 2018 à la 3e biennale de l’Art Brut à Lausanne) aborde la représentation que se font les auteurs de l’art brut du corps. On est très loin des canons de l’esthétique de l’art occidental et de la sensualité. Le rapport au corps est ici très complexe, cette enveloppe charnelle dont l’individu ne peut pas s’échapper et qui, dans le cas de ces auteurs, est à la fois un siège/piège et l’objet de leur créativité.
Il est toujours cruel de porter notre regard sur des œuvres qui n’étaient pas destinées à être vues et encore moins à être présentées ensemble avec d’autres créations sur le même thème. Mais le travail du curateur Gustavo Giacosa surprend dans sa justesse car à l’intérieur du sujet, il nous livre des pistes qui effacent les comparaisons: métamorphoses, cercles magiques, miroirs, mort…
Giacosa vient d’un monde qui a le théâtre dans les tripes et cela se sent. Formé à l’école de Pippo Delbono – ce chantre d’une humanité généreuse et assassine – Giacosa est également acteur, metteur en scène et chorégraphe. Il s’intéresse depuis longtemps à la relation entre la folie et l’art.
Art brut et «neuve invention»
Les pièces qu’il a réunies à Lausanne ne peuvent pas toutes être qualifiées d’art brut, car des intrus de la «neuve invention» y trouvent également leur place, des artistes un peu dérangés qui avaient conscience de faire de l’art et cherchaient l’approbation.
Cette...
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