Les délices de la Bénichon
© Fribourg Tourisme
Depuis le Moyen Âge, la tradition mêle la bénédiction divine (d’où l’appellation Bénichon) et la bonne chère. Les célébrations étaient si fréquentes que les autorités, en 1747, en ont limité les dates à des périodes précises, en septembre et en octobre. Ainsi, ce dernier samedi ensoleillé, c’était un régal de se mêler à une foule joyeuse dans les rues de Châtel-Saint-Denis. Des dizaines de boutiques éphémères retenaient les passants et les comblaient de gourmandises diverses. Quant au menu de la Bénichon, servi dans les restaurants de la place, il révèle les saveurs locales dans un raffinement qui, en comparaison, fait passer pour vaines et prétentieuses les tables luxueuses et coûteuses.
Qui eût cru qu’une simple soupe aux choux puisse être aussi légère? Qui détient le secret de la moutarde de Bénichon? A la fois sucrée et épicée, elle est préparée au vin cuit avec des graines de moutarde macérées dans le vin, épicée à la cannelle, à l’anis, au girofle et adoucie au sucre candi… On la déguste sur une tranche jaune de cuchaule au safran. Les papilles s’affolent. Loin de la bataille des prix de la baguette qui sévit entre Lidl et les boulangers locaux. Très loin des croissants qui arrivent congelés de Pologne… Après ce délice suit la «viande des parages»: le jambon, ou l’agneau, ou le ragoût de bœuf, assortie de légumes cuits juste comme il faut. Surtout aucun bourrage de patates. Et même les plus vigilants à leur taille ne résistent pas à la tentation...
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