Seconde guerre mondiale

Souvenirs et pieds de nez à l’histoire

Les commémorations actuelles de la fin de la Seconde guerre mondiale, il y a huitante ans, excluent toute présence de la Russie, aujourd’hui honnie. Pourtant, son apport énorme à cette lutte fut décisif et payé de 27 millions de vies, militaires et civiles. C’est une honte de l’oublier.
Jacques Pilet
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Le poids de l’histoire, révélateur et si lourd

Les tragédies du 20e siècle laissent plus de traces dans l’âme des peuples qu’on ne le dit dans le brouhaha de l’actualité. Lorsque le bientôt chancelier d’Allemagne veut livrer à l’Ukraine les missiles Taurus capables de frapper Moscou, lorsqu’il désigne tous les jours la Russie comme un péril global, celle-ci se sent provoquée. A oublier les traumatismes du passé, des irresponsables jouent avec le feu.
Jacques Pilet

Regard rétrospectif sur les «Nouvel An» qui ont précédé les deux guerres mondiales

La Saint-Sylvestre est une fête largement célébrée à travers le monde. Et pourtant… Au fil du temps, l’histoire nous le montre, les espoirs sont déçus, tout comme nous abandonnons la plupart de nos bonnes résolutions pour la nouvelle année. Lisons cet article plein d’espoir paru le 3 janvier 1939 dans un quotidien polonais.
Marta Czarska

Leni Riefenstahl, mise au point

Son simple nom suscite des réactions épidermiques chez les uns mais ne dira sans doute plus rien aux autres. D'où l'intérêt de ce «Leni Riefenstahl – la lumière et les ombres», documentaire exemplaire signé Andres Veiel, qui récapitule à travers un magnifique travail sur archives le parcours de «la cinéaste d'Hitler». Un film captivant, qui se garde de démoniser cette pionnière tout en pointant ses failles.
Norbert Creutz

Débarquement: un 80ème anniversaire indécent

Il y a trente ans, à l'occasion du 50ème anniversaire du Débarquement, j'avais fait une longue interview d'un résistant serbo-français qui avait survécu pendant dix-huit mois dans le camp de Neuengamme. Il est décédé aujourd'hui mais il m'avait donné cette recommandation: «N'oublie jamais que ce sont les Russes et l'Armée rouge qui nous ont libéré du nazisme. Pas les Britanniques, ni les Américains.»
Guy Mettan

Le procès Manouchian et l’Affiche rouge

Le 21 février 1944, les murs de Paris se couvrent de grandes affiches rouges. Placardées à 15'000 exemplaires, elles exposent à la vindicte des Français dix hommes auxquels il est reproché plusieurs dizaines d'attentats sous couvert de libération. Cette «armée du crime» compte sept juifs dont quatre nés en Pologne et trois en Hongrie, un natif d'Espagne, un autre d'Italie, le dernier enfin d'Arménie.
André Larané
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Et la Suisse sortait de l’Histoire

Pour la première fois depuis sa parution en 1977, le roman d’Henri Debluë, «Et Saint-Gingolph brûlait», est réédité aux éditions de l’Aire. Récit de l’irréel comme de l’impuissance, il met en avant les ressorts et les ravages psychologiques de la neutralité de la Suisse en 1939-1945. A partir d’un drame survenu à la frontière, Debluë montre comment les citoyens se sont trouvés exclus du cours de l'histoire et du monde, réduits à de rêveuses créatures apathiques et égoïstes.
Marie Céhère

Manouchian au Panthéon: les dessous de «L’Affiche rouge»

Missak Manouchian entrera au Panthéon le 21 février 2024, 80 ans jour pour jour après avoir été fusillé au Mont-Valérien par l’armée nazie en compagnie de ses vingt-et-un camarades, comme lui résistants communistes. «L’Affiche rouge» les avait immortalisés, tardivement. Le Parti communiste avait bien des choses à se reprocher à leur égard.
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Comment un ex-président de la Confédération, proche du Reich, obtint la libération de 1’500 Juifs

Ce chapitre de l’histoire suisse, longtemps ignoré, reste enfoui dans la mémoire collective. Un livre qui vient de paraître, signé du journaliste gruérien Jacques Allaman, nous le rappelle: «La Liste de Musy». Cette curieuse péripétie apparaît par bribes dans une trame romanesque compliquée où le narrateur et son ami passent du conservatisme catholique, de la prêtrise, à l’engagement en faveur du judaïsme ou de la cause palestinienne. En prolongement de douloureux mystères familiaux, ancrés dans des milieux fribourgeois sympathisants du fascisme.

Que faire d’un passé qui ressurgit et qui n’est pas le nôtre?

Le jour où il voit une photo de son père en uniforme de la Waffen SS, le Lausannois Alex Mayenfisch reçoit comme un coup de massue. Ce père, mort depuis longtemps, menait de son vivant des activités assez mystérieuses. «Trois secrets, trois guerres, un papa» est le récit, écrit et dessiné, de la confrontation de l’auteur avec les secrets de sa famille. C’est sobre, documenté, factuel et étonnant.
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Le souvenir empoisonné de Babi Yar

Pour que ce lieu de martyre se rappelle à nous, il a fallu que les Russes détruisent la tour de télévision qui se trouve à proximité. Babi Yar, théâtre d’une abominable tuerie à partir du 23 septembre 1941, où 34’000 Juifs, Tziganes, Polonais et autres ont été massacrés en deux jours par les troupes nazies et leurs collaborateurs ukrainiens. Et plusieurs milliers dans les mois qui suivirent.
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La barque n’était pas pleine…

La Cinémathèque suisse rend hommage au cinéaste zurichois Markus Imhoof avec une belle rétrospective. L’occasion de voir ou revoir «La barque est pleine», un film de 1980 qui a marqué une étape importante du point de vue de l'historiographie et de la perception par l'opinion publique de la Seconde Guerre mondiale en Suisse.