Dernier en date, au Gabon. Ce bastion qui paraissait inébranlable de la Françafrique. Pas moins de vingt putschs dans le pré carré africain de la France depuis 2020! Que cela veut-il dire pour elle, pour l’Europe? Vers qui se tourneront ces pays qui rompent ou prennent plus ou moins leurs distances avec l’ex-colonisateur?
Les militaires qui prennent le pouvoir au Gabon, des généraux, les chefs de la garde présidentielle, la gendarmerie, n’ont tenu aucun propos anti-français. Mais Paris les a mollement condamnés. La relation pourrait se tendre. La rébellion paraît trouver un large appui dans la population, excédée par le règne des Bongo, d’abord le père, Omar, puis le fils, Ali, 64 ans, handicapé, victime d’un AVC. Au total 57 ans de pouvoir familial. Les élections, vraisemblablement truquées, devaient en rajouter cinq.
Point commun entre ce qui s’est passé au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Niger et maintenant au Gabon: un mécontentement face à des gouvernements élus plus ou moins démocratiquement, jugés incompétents et corrompus. Incapables d’assurer des conditions de vie dignes au fond des campagnes, incapables de freiner l’avance de groupes rebelles, djihadistes et autres. Les juntes qui s’emparent du pouvoir en profitent. Et maudissent la France, désignée comme coupable de tous les maux. Lire la suite…