Tu es probablement trentenaire, peut-être quadra, peut-être davantage. Al est possible que tu aies fait de nombreux jobs (servaire en intérim dans des mariages, vendaire de charcuterie ou de vêtements, louaire de pédalos, enquêtaire téléphonique, ouvraire au théâtre, prof de quelque chose, chargæ de projet ou de communication, livraire, médiataire, régissaire, chroniquaire), al est possible également que tu ne comptes aucune ou peu d’expériences professionnelles à ton actif.
Si tu as déjà été salariæ, ça n’a jamais duré très longtemps. Des contrats courts, non renouvelés, un burn out, un salaire trop bas qui te pousse à partir.
Actuellement, tu es peut-être sans emploi, ou bien alors tu occupes un poste précaire qui, pour une raison ou une autre, t’angoisse terriblement — tu ne sais pas ce qui t’angoisse le plus: garder ce job, ou bien le perdre.
Tu as, tu as déjà eu, ou tu auras un jour recours à des altérateurs de conscience. Tu n’es pas nécessairement intoxiquæ à quoi que ce soit, tu n’es pas nécessairement dépendanx d’une substance. Tu n’es pas nécessairement une épave. Néanmoins tu es réceptix à l’alcool, aux médicaments, à une drogue ou une autre. Al semblerait que tout ce qui possède le pouvoir de modifier temporairement le prisme au travers duquel tu fais l’expérience du monde t’intéresse. Tu en as peur également, c’est entendu, car tu redoutes les pertes de contrôle et tu détestes l’idée d’être malade (abîmæ, empoisonnæ, diminuæ, mouranx), mais tu constates malgré tout que les instants où tu expérimentes l’ivresse, quelle qu’elle soit, sont finalement des temps où tu te reposes.
(où tu laisses à terre ce sac de pierres chaudes que tu portes d’ordinaire)
Si tu es sans emploi, tu en cherches. Tu cherches beaucoup. Tes diplômes te semblent n’avoir aucune valeur.
S...