Les femmes «prêtes à procréer» inventoriées sur Internet

Publié le 3 mars 2019
En Chine, on vient de franchir une nouvelle limite dans le saccage de la protection des données et du respect de la vie privée. Un hacker néerlandais a découvert des serveurs chinois abritant des informations extrêmement sensibles sur près de deux millions de femmes, rapporte The Guardian.

Victor Gevers serait en passe de devenir un whistleblower célèbre si les dénigrements chinois aux droits civiques les plus élémentaires généraient encore le moindre étonnement. En février dernier, le hacker de l’ONG gdi.foundation révélait sur Twitter avoir déniché une base de données chinoise compilant des informations sur plus de 2,5 millions de personnes dans l’est de la Chine. Des données mises à jour en temps réel avec des coordonnées GPS, afin de traquer les individus et de noter leurs allées et venues dans les restaurants, les hôtels ou encore les mosquées. Une façon pour le gouvernement chinois d’étendre sa surveillance du Xinjang, territoire autonome principalement habité par les Ouïgours, parmi les victimes les plus directes de la répression chinoise.

Mais, dernièrement, d’autres découvertes du même expert informatique sont venues enfoncer le clou. Victor Gevers a dénoncé l’existence d’une autre base de données en libre accès contenant les informations personnelles de plus de 1,8 millions de femmes, de 15 à 32 ans, incluant leur numéro de téléphone, leur adresse et la mention «BreedReady», qui se traduirait par «prête à procréer». Un élément qui fait froid dans le dos dans le contexte difficile de la natalité en Chine, qui peine à faire face aux conséquences de la politique de l’enfant unique. Il est tout de même bon d’indiquer que cette mention pourrait résulter d’une mauvaise traduction et signifier uniquement si une femme a eu des enfants ou non.

Gevers n’exclut pas la possibilité que ces informations aient pu être rassemblées et diffusées sur Internet par des pirates informatique mal intentionnés qui seraient parvenus à hacker la base de données d’un site de rencontres. «Nous n’en savons pas plus pour l’instant, a-t-il déclaré au Guardian. Notre priorité est de sécuriser ces plateformes le plus vite possible».

Au début du mois de mars, Victor Gevers avait également révélé la diffusion publique de plus de 300 millions de messages privés chinois, venant d’applications comme WeChat ou QQ, des équivalents de WhatsApp. Selon Siècle Digital, les autorités chinoises seraient désormais en possession de cette base de données. Quant aux autres, on ne peut qu’imaginer…


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