La mode ne sauvera pas le monde. Pour l’instant

Parler de la mode «éthique et écolo» implique de repenser tout un modèle d’entreprise. En ce sens, que fait l’industrie de la mode? Pour l’instant, pas grand-chose. Selon le rapport de la banque Barclays, l’immense consommation d’eau et d’énergie et les déchets occasionnés par la chaîne d’approvisionnement mondiale du prêt-à-porter constituent une préoccupation environnementale et sociale qui ne peut être sous-estimée.
Cet impact va continuer à s’accroître, causant non seulement des dommages à l’environnement, mais aussi des désavantages économiques pour les entreprises.
Ce modèle n’est plus tenable
Pour avoir une photographie de la situation, nous pouvons mentionner quelques données fournies par Il Sole 24 Ore: la production de vêtements et de chaussures représente aujourd’hui 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit une tranche – égale à 1,2 milliard de tonnes d’émissions – supérieure à celle produite par l’ensemble des vols internationaux et des liaisons maritimes commerciales. De plus, l’industrie de la mode produit 3,3 milliards de tonnes de dioxyde de carbone chaque année – un impact plus ou moins similaire à celui de l’Europe dans son ensemble.
Relevons encore que pour produire un simple t-shirt en coton, on utilise une quantité d’eau (2 700 litres) qu’une personne consommerait en deux ans et demi.
Et savez-vous quelle est la fibre la plus utilisée dans la production de vêtements? Le polyester (65%). Étant un dérivé du pétrole, un simple t-shirt en polyester a deux fois plus d’impact environnemental qu’un t-shirt en coton.
Fast Fashion
Un des vrais problèmes réside dans le fait que ce n’est pas seulement l’offre de vêtements qui augmente, mais aussi le comportement des consommateurs qui évolue: les vêtements et les tendances changent à la même vitesse que les goûts des consommateurs.
Entre 2015 et 2030, la consommation de vêtements (en tonnes) devrait augmenter de 63 %, un chiffre qui correspond à plus de 500 milliards de t-shirts supplémentaires.
C’est aussi la faute du nouveau modèle commercial de la mode rapide (fast fashion), celui des grandes chaînes comme Zara, Mango, H&M et bien d’autres, qui s’appuie sur de nouveaux intrants, une production rapide et des prix bas.
Redéfinir l’industrie textile
D’ici 2030, on estime que le secteur atteindra un chiffre d’affaires de 3,3 billions de dollars. A l’instar de ce qui se passe sur les marchés les plus développés du monde, de plus en plus de marques et de designers internationaux et locaux surfent sur la vague écologique.
En prenant en considération plusieurs entreprises du secteur, les experts de Barclays montrent comment les géants de la mode rapide H&M et Inditex (Zara), adhèrent respectivement à 15 et 16 projets de pointe dans le secteur de la mode responsable et éthique, alors que la marque Boohoo n’adhère à aucun projet. Et la marque Next a encore beaucoup à faire.
Si d’une part il y a les producteurs, qui s’habillent progressivement en green, d’autre part il y a nous, les consommateurs qui devrions déjà repenser nos choix conditionnés par des réflexes économiques notamment lors des journées consacrées à la consommation: Black Friday, Single’s Day, Cyber Monday…
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