Les natels écoutent nos conversations téléphoniques: voici comment!

Un jour, Sam Nichols et un ami ont discuté lors d’un appel téléphonique de leur envie de retourner au Japon. Le lendemain, Facebook leur affichait des publicités de vols bon marché pour Tokyo. Sam a ensuite fait une petite expérience pour voir si cette coïncidence ne serait pas plutôt une réalité courante qui a pour nom l’utilisation de nos données par des multinationales. Deux fois par jour, il a prononcé des phrases comme «J’envisage de retourner à l’université» ou «J’ai besoin de chemises pas chères pour le travail», susceptibles de capter l’attention de Facebook pour des annonces.
Très vite, Sam a vu apparaître sur ce réseau social des publicités jamais vues auparavant qui lui proposaient des vêtements de qualité, des universités aux tarifs avantageux, etc. Or, comment cela est-il possible que Facebook utilise nos données sans que nous enclenchions des options telles que «Dis Siri» ou «OK Google»?
Selon Peter Henway, consultant en sécurité pour la société de cybersécurité Asterix et ex-conférencier et chercheur à l’Université Edith Cowanest, la réponse est claire: les applications tierces que nous installons sur notre téléphone peuvent légalement stocker nos données et en faire ce qu’elles veulent à partir du moment où nous avons accepté leurs conditions. Cependant, selon le spécialiste, aucune de ces multinationales ne vend des données privées à des annonceurs. Elles préfèrent en rester les propriétaires, et demander un peu (beaucoup) d’argent aux annonceurs pour nous faire voir les publicités de ces derniers.
On peut donc l’affirmer: quoi qu’ils s’en défendent (ce serait trop bête de perdre leur contrôle sur la vie des gens), les mastodontes tels que Facebook utilisent nos données à des fins marketing, et ce, tout à fait légalement. Qu’ils nous proposent alors des produits qui nous correspondent sans user de notre plein droit, nous ne saurions le leur reprocher. Au contraire! Là où nous pouvons être vigilants, c’est à l’endroit de ce qu’ils peuvent faire de nos données aux Etats-Unis, vu que toutes ces multinationales y sont implantées. Qu’est-ce qui empêcherait Instagram de soumettre nos données à la CIA, par exemple, si celle-ci l’exhortait à le faire? Là-bas, ils n’en ont que faire de notre droit national, ou européen.
L’article original a été publié sur VICE Australie et il est disponible en français ici: «Votre téléphone vous écoute, ce n’est pas de la paranoïa»
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