Prétox ou détox, telle est la question

Publié le 30 décembre 2019
Un billet d’humeur toutes les deux semaines pour sourire de nos délires à l’ère de l’obsession alimentaire. Anna Décosterd est auteure du blog culinaire My Sweet Mouette et photographe culinaire autodidacte.

Amis mangeurs, nous sommes le 30 décembre, profitez du temps qui vous reste pour finir votre assiette. Vous le savez, les Fêtes ne sont qu’une parenthèse. Dinde, foie gras, marrons à foison pour nos amis Français, ou alors tortellini in brodo, tagliatelle al tartufo et panettone si vous êtes amateur de délices transalpins… Ces mets ne seront bientôt plus que des souvenirs chargés de culpabilité. Et cela va durer toute une année! Bientôt sonnera l’heure de la détox. Généralement, et fort désagréablement, juste avant la galette des Rois.

Cette délicieuse bombe calorique est en fait le marteau qui va enfoncer le clou: vous avez trop mangé. Il faut vous nettoyer. Vous êtes sommés de consommer des légumes verts. De boire des litres d’eau. De vous remettre au sport. Inutile d’avancer que vous avez déjà couru des kilomètres pour trouver un cadeau pour tatie. Soulevé des poids bien plus lourds que de la fonte et que le tour de reins vous guette (c’est cette fichue dinde. La bestiole pesait des tonnes et impossible de se garer en ville pour la récupérer chez le boucher). Lavé suffisamment de verres et d’assiettes pour oublier un moment les cours de fitness.

Bon, vous auriez pu être prévoyants. Au début du mois de décembre, une dame sur Facebook nous proposait une prétox. Si, si, vous avez bien lu. Un court instant, j’ai imaginé une cure de douceurs avant l’heure, un verre de vin, ou un cigare au coin du feu peut-être? Tant qu’à faire? Non? Non. La prétox, c’est la détox, mais avant la tox. Pardon, c’est peut-être un peu facile. Que proposait-elle, cette prétox? Je vous le donne en mille: un smoothie à la spiruline, 5 fruits et légumes par jour, l’abandon de tout alcool, des croissants, du café, de la viande et des desserts. A respecter durant tout le mois de décembre, à l’exception de deux «cheatmeals», repas de tricheurs en bon français. Le dîner de Noël et celui du Nouvel-An, j’en déduis.

Voici donc le programme «santé» de l’hiver, grossièrement résumé: une prétox en décembre, une détox en janvier. Comme ça, vous êtes au moins sûr de ne rien manger. Attention! Après janvier, il faudra vous méfier. Le parcours du parfait détoxé comporte des pièges, ne vous laissez pas abuser! Prochaine épreuve: mardi Gras. Ne vous inquiétez pas. D’ici là, une âme charitable réussira sûrement à nous proposer des crêpes sans farine et des fritelle sans huile. (Evidemment sans Nutella! Tu serais pas un fou dans ta tête toi?!).


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