Une curiosité: Sans regret

Publié le 17 août 2017

Le film de Jacques Trabi parvient, malgré ses évidentes faiblesses, à se rendre attachant. – © DR

Des plans foirés, des acteurs pas toujours bien dirigés, une impression de téléfilm. Pourtant, «Sans regret» non dénué d'humour et d'action parvient à conserver intact l'intérêt du spectateur jusqu'à son dénouement. Et intrigue par les questions morales qu'il pose.

Sans regret n’est assurément pas le meilleur film de cette douzième édition de Cinémas d’Afrique. On peut même se demander si c’est réellement du cinéma, en raison notamment de sa fadeur formelle, digne d’une mauvaise série télévisée… Il n’empêche: cette œuvre de Jacques Trabi parvient, malgré ses évidentes faiblesses, à se rendre attachante.

Modeste, attentive à tous les personnages qui la composent, elle est, en quelque sorte, à l’image de son espèce de héros, le dénommé Gaston (Michel Bohiri). Un docker sans-le-sou, traité de manière condescendante par ses proches qui, suite à une mauvaise rencontre, va se lancer dans le grand banditisme. Une nouvelle activité dangereuse mais fort lucrative qui, du jour au lendemain, va lui amener un paquet de fric et une inespérée respectabilité sociale.

Pourtant, en lui-même, Gaston n’a pas changé. Ce qui pose peut-être la première question morale du film… Comment ce perdant né, au faciès de Droopy, jusque-là respectueux des lois et dont le fils vient d’être nommé policier à Abidjan, peut-il aller braquer des camions ou dévaliser des boutiques? Par quel aveuglement volontaire les proches de l’ex-ouvrier portuaire ne s’inquiètent-ils pas davantage de connaître l’origine de tout l’argent que Gaston brasse soudain?

Belle capacité d’empathie

L’intelligence de Sans regret, même si son titre laisse penser le contraire, c’est qu’il est assez subtil pour ne pas vraiment prendre parti. Il se contente, en fait, d’exposer les possibilités, bonnes ou mauvaises, qui s’offrent aux différents personnages du récit, de prendre acte des choix qu’ils font...

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