Un bien cruel conte de Noël (3)

© Schutterstock
Un récit de Pierre Ronpipal
Pierre n’a rien vu venir. Mireille et Serge nous ont rejoint à la maison pour fêter Noël, comme tous les ans. Presque comme tous les ans puisque cette année Pierre a insisté pour que nous ne fassions pas de sapin. «Pourquoi aller arracher un jeune arbre à sa forêt? Pourquoi le séparer des siens?» Il a donc été convenu que le traditionnel arbre de Noël serait remplacé par un globe terrestre. «Ainsi, nous mettrons Gaya au centre de notre célébration. Nous lui devons bien ça après tout le mal que nous lui faisons tout au long de l’année.» Emmanuel m’avait prévenue, la peste woke se répandait de plus en plus rapidement dans l’esprit de Pierre. J’ai fait semblant d’adhérer à son délire, d’accepter toutes ses suggestions. Comme crèche, il a souhaité un simple pot de yahourt censé représenter «le bidonville dans lequel aujourd’hui le Christ naîtrait s’il revenait sur terre avec son message révolutionnaire.»
Lorsque nos amis sont arrivés, Pierre venait d’enfiler une djellaba, «un vêtement non genré». Mireille a failli pouffer lorsqu’il lui a ouvert la porte. Je lui ai fait de grands signes depuis le salon. Il ne fallait pas qu’elle oublie ce dont nous avions convenu. Jusqu’à l’apéro, tout devait se passer de manière tout à fait naturelle. Nous avons donc ouvert une bouteille de vin mousseux local, bio et écoresponsable, et trinqué...
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