Révolutionnaire et dandy

Caricature de Miguel Almereyda, réalisée par Giuseppe Fabiano en 1911. – © DR
Vedette de l’agit-prop de la Belle Epoque, à la vie météorite, Eugène Vigo, dit Miguel Almereyda, naît à Béziers le 5 janvier 1883. Son enfance est pathétique, il n’a pas de père, sa mère le déteste et le laisse à ses grands-parents. A 15 ans, il quitte Perpignan pour la rejoindre à Paris. Elle vit avec un photographe et celui-ci apprend le métier au jeune homme. Chez son premier employeur, il est accusé d’un larcin qu’il n’a pas commis. Il a 17 ans et il fait son premier séjour en prison: deux mois à la Petit Roquette, un établissement de pur type panoptique où il souffre énormément. Pour se venger du juge qui l’a condamné, il bricole une bombinette qu’il finit par abandonner dans une vespasienne. Pour sa fabrication, il a utilisé de la poudre en usage chez les photographes; la maréchaussée le retrouve et, cette fois, il prend un an ferme.
Son évolution
A 20 ans, il est animateur de la section française de l’Association internationale antimilitariste (AIA), un mouvement initié dans le cadre de l’affaire Dreyfus. A l’époque, le pacifisme a pris une grande ampleur en milieu ouvrier car se sont les militaires qui répriment et tirent sur les grévistes et les manifestants. Parti de l’anarchisme, Miguel Almereyda se rapprochera ensuite du socialisme révolutionnaire, puis finira réformiste. Cette évolution politique s’accompagne d’un changement de vie spectaculaire: entre 1905 − naissance de son fils, le cinéaste Jean Vigo − et 1910, il passe du dénuement absolu à un...
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