Les historiens chercheront un jour à comprendre comment, dans tant de pays, la classe politique s’est coupée du peuple. Le président et le premier ministre provisoire de la République française retiendront leur attention. Deux caricatures opposées.
Les démocraties ont souvent rêvé de confier les rênes à des technocrates hors du jeu politique. Le coup a été tenté en 2017 avec l’élection d’Emmanuel Macron. Un jeune surdoué, diplômé de l’ENA, passé par la banque privée, fonctionnaire, puis ministre de Hollande dont il se détourne pour créer son propre mouvement «En marche». Accro de sa prof plus âgée de 24 ans qu’il finit par épouser. Et le peuple? Il l’a vu de loin, de haut. Jamais élu dans sa commune ou son département. Jamais connu la routine des courses en hâte pour le repas du soir. Jamais calmé les pleurs de son enfant, il n’en a pas. Toujours enfermé entre secret et exhibitionnisme. L’exemple type de l’«élite» parachutée au pouvoir. Et puis arrive le moment critique. Où le bon faciès et la parole habile ne font plus d’effet. Comme l’ont démontré les élections européennes puis législatives. Claque sur claque. Lire la suite…