Récapitulatif d’une existence en liberté

Publié le 30 juillet 2021
Baudoin, «Les Fleurs de cimetière», Editions L’Association, 288 pages.

Long récit récapitulatif d’une existence toute tissée de liberté amoureuse et de liberté artistique, Les Fleurs de cimetière, ce 101e album de Baudoin, parle de famille, de l’un de ses grands-pères, de son père, de sa mère, de Piero, son frère, de ses nombreuses amoureuses, de ses cinq enfants, de ses neuf petits-enfants et de ses deux arrière-petits-enfants, des jumeaux. A 79 ans, le fécond Edmond Baudoin revient ici en boucles successives sur son existence de diariste, d’inventeur dans les années 1980 du récit autobiographique en bande dessinée, de déconstructeur du récit linéaire, de praticien de la voix  off. Homme engagé, candidat communiste à Nice − sa ville natale − aux dernières élections européennes, grand dessinateur d’arbres, de torrents de montagne, d’animaux petits et grands, de portraits faits sur tous les continents, Baudoin travaille tout le temps. Et si c’est sans doute éternellement le même récit, à la fois danse du trait et caresse des sens, qu’il réalise tout en conservant un style extrêmement cohérent, il en  varie les approches graphiques et narratives à l’infini.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire aussi

Dominique Goblet, un livre envoûtant et une exposition à Bâle

«Le Jardin des Candidats» de Dominique Goblet et Kai Pfeiffer est un livre grand format où se croisent bande dessinée et art contemporain, céramiques, sculptures, ready-mades, aquarelles et strips narratifs, dans une totale liberté de ton. Ouvrage d’une grande invention offrant des dessins de jardins, de trous dans ces jardins, (...)

Yves Tenret

«La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié»: Pierre Bourdieu revisité par la bande dessinée

Après avoir, dans des formats et sur des supports divers, pas mal exploré l’infini domaine de la bêtise, la quadragénaire Tiphaine Rivière décide d’orienter, à présent, sa focale du côté de l’intelligence en s’emparant du classique de Pierre Bourdieu, «La Distinction», dont elle propose une vive relecture libre, impertinente et (...)

Yves Tenret

«Que les lecteurs se laissent porter par l’esprit d’aventure de Matteo Ricci». Rencontre avec le bédéiste Martin Jamar

C’était le jour des premières neiges sur la Suisse. Martin Jamar a bien failli ne pas arriver à bon port depuis la Belgique. Encore presque essoufflé, il fut bien à l’heure à Fribourg pour notre rencontre. J’ai eu la chance de m’entretenir avec le bédéiste de renom sur son dernier (...)

Accès libre

L’érotique Valentina de Crepax, toute en jambes et en couleurs

Les Editions Dargaud ont décidé de publier l’intégrale des aventures de Valentina, l’érotique héroïne du dessinateur milanais Guido Crepax. Une édition en 12 volumes, par ordre chronologique, de 1965 à 1993, et pour la première fois en couleurs. Les deux premiers volumes sont en librairie.

Joyeusement obscène, outrageusement libérateur

Les Cahiers Dessinés poursuivent la publication des œuvres complètes du dessinateur italien Guido Buzzelli. Ce troisième volume réunit des dessins parus au début des années 70 dans l’hebdomadaire «Menelik» qui mêlait érotisme et humour. C’est irrévérencieux et terrifiant, mais aussi joyeux et enivrant.

La nouvelle loi de Godwin, éloge des femmes infidèles et interrogations coupables

S’il était habituel de traiter son adversaire de suppôt d’Hitler pour le disqualifier, aujourd’hui Trump ou Poutine font aussi bien l’affaire. Une bande dessinée évoque la vie sexuelle d’Anaïs Nin, c’est enchanteur. En Suisse, face à la Covid-19, les règles varient d’un canton à l’autre et le relever pourrait être (...)