Imre Nagy: disparition à la hongroise
Le 7 décembre dernier, le gouvernement de Viktor Orbán a voté le déménagement de la célèbre statue d’Imre Nagy, l’un des instigateurs de l’insurrection de Budapest, exécuté par les Soviétiques en 1958, de la place du Parlement à un jardin moins fréquenté. Une décision qui parachève la volonté affichée de V. Orbán de «panser les plaies du communisme» dans la capitale hongroise.
Aujourd’hui 12 décembre, sur la place Kossuth, dite aussi «place du Parlement», avait lieu une minuscule manifestation. Les protestataires, deux fois moins nombreux que les forces de l’ordre, agitaient le drapeau hongrois associé à la bannière étoilée de l’Union Européenne, au son de clochettes de vélos, et réclamaient dans le calme et en substance un changement radical de politique. «Stop Orbán!» pouvait-on lire sur l’une des rares pancartes. Le rassemblement s’est dispersé dans la journée. En revanche, le flux de touristes n’a pas flanché. Sous un soleil d’hiver implacable, deux Allemands et une Asiatique m’ont même demandé – alors que je tentais de faire entrer le Parlement dans mon cadre – de les photographier, qui devant un pan de mur ouvragé, qui au pied d’une des innombrables statues. C’est l’une des difficultés de Budapest, dont on dit qu’elle abrite plus de statues et de mémoriaux que d’habitants: savoir qui est immortalisé et qui l’on immortalise.

Place Kossuth, devant le Parlement. © 2018 Bon pour la tête / Marie Céhère
Viktor Orbán s’est saisi...
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