Un cruel sens de l’observation
L’humour n’a pas échappé au manichéisme qui aujourd’hui emporte toute réflexion sur son passage. Ce n’est pas vraiment un raz-de-marée, plutôt une molle flaque, une infiltration, mais le débit ne cesse d’augmenter, le niveau monte et on en a aujourd’hui jusqu’au menton.
Les humoristes prêchent et les spectateurs ânonnent à leur suite: «Ceci est bien, ceci est mal». Les petits bourgeois de gauche sont ravis: le mode d’emploi du monde est simple, il a été traduit dans toutes les langues civilisées, et selon leur doxa, ils sont du bon côté de la barrière, chez les gentils. Plus que jamais, la bonne pensée est à la portée de tout un chacun.
Ceux qui font de la résistance
Le dessin d’humour – ou de presse – lui aussi participe à cette manichéisation du monde, à la création de ce grand consensus mou, à cette connivence décérébrée.
Mais quelques-uns font de la résistance, comme Micaël.

Micaël Queiroz est né à Paris en 1982, d’une mère argentine et d’un père brésilien, ce dont on se fiche un peu. Ses dessins sont tellement bien qu’il pourrait être Bavarois ou Vaudois, né à Annemasse ou Meyrin, cela ferait tout aussi bien l’affaire. Sauf qu’alors il n’aurait pas publié Un Argentin à Paris et que cette classe moyenne dont il dépeint si bien les mœurs serait un peu plus provinciale.
Il n’y a qu’un dessin mièvre dans son dernier livre, Entrée, plat, dessert, qui vient de...
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