Un classique film d’espionnage

Publié le 18 mars 2022
«The coldest game», Łukasz Kośmicki, Netflix, 103 minutes.

A mi-chemin entre Le pont des espions et la série Le jeu de la dame, The coldest game déroule son intrigue entre deux pôles. D’un côté, un tournoi d’échecs qui voit s’affronter en Pologne un mathématicien américain alcoolique et shooté aux amphétamines et un grand maître russe, aux faux airs de Poutine sans botox. De l’autre, le point le plus chaud de la guerre froide, la crise des missiles de Cuba en 1962. De réalisation polonaise, le film fait la part belle à l’esthétisme, avec de grandioses plans intérieurs et extérieurs du Palais de la culture de Varsovie. Comme on s’en doute, les deux événements sont étroitement et secrètement liés. C’est là qu’apparaît la panoplie indispensable aux bons thrillers d’espionnage: une ambassade américaine ultra-moderne et paranoïaque, des officiers soviétiques en cols de fourrure, des empoisonnements à la ricine, des chambres insonorisées, des agents doubles et des micro-films. La classique confrontation entre «le mensonge de la démocratie» et «la tyrannie stalinienne» est assaisonnée du point de vue polonais: témoin de l’inaction de l’Armée rouge tandis que la Wehrmacht martyrisait la capitale, le directeur du Palais de la culture dit avoir «perdu son âme» et se sacrifiera in fine pour le camp qu’il a choisi. En conclusion, il est rappelé avec inspiration que le point le plus chaud de la guerre froide, la confrontation nucléaire, est en réalité devant nous.


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