Premier procès dans l’affaire des «bébés volés»

Publié le 2 novembre 2018
En Espagne, selon certaines associations, des milliers de bébés auraient été séparés de leurs parents pour être vendus à des couples sans enfants entre la période franquiste et les années 90, relate le journal «El Paìs». Après de nombreuses années de lutte dans les rues et devant les tribunaux un premier procès s'est tenu à Madrid il y a quelques semaines. Le gynécologue en question a été reconnu coupable, mais est acquitté.

Le 27 septembre dernier et pour la première fois, un verdict a été rendu: oui, une petite nouveau-née a bel et bien été transférée d’une famille à une autre à sa naissance et à l’insu de ses parents. Le gynécologue de 86 ans, Eduardo Vela a pourtant été acquitté par la Cour provinciale de Madrid en raison de la prescription des faits.
Le verdict nous raconte néanmoins l’histoire suivante: à la fin des années 60, Inès Pérez et Pablo Madrigal souhaitent être parents. Ils font part de leur désir à un ami prêtre. Celui-ci connaît le gynécologue Eduardo Vela et lui en parle. Peu de temps après le médecin rencontre les «futurs parents».
Entre temps, il s’arrange pour obtenir un nouveau-né qu’il «offre en cadeau» aux parents. En parallèle, il simule une naissance chez le couple en établissant une fausse identification.
La mère adoptive, Inés Pérez, a assuré pendant l’instruction qu’elle n’avait rien payé et qu’on lui avait dit que l’enfant était la fille d’une femme mariée qui avait accouché clandestinement parce que son mari n’était pas le père de son enfant. La clinique où les faits sont survenus a fermé en 1982. Eduardo Vela, a affirmé lors du procès qu’il ne se souvenait de rien.
Des milliers de victimes sans réponse
Certaines associations de personnes concernées ont fait le compte: selon eux, il y aurait 300’000 victimes. Le bureau du procureur général de l’État a résumé le supposé modus operandi de 250 familles en ces termes: «Il s’agissait essentiellement d’informer la mère et les proches de la mort d’un nouveau-né, le centre hospitalier proposait ensuite de prendre en charge les corps de l’enfant défunt. En réalité, cet enfant était donné à d’autres personnes», rapporte le journal espagnol El País.
Le drame ne s’arrêterait pourtant pas là, selon le même journal. En 20...

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