Pèlerinage à la Mecque: une route doublement longue

L’Arabie saoudite, gardienne des lieux saints, accorde en général à chaque pays 1000 visas par million de musulmans et 2017 devrait donc voir arriver quelque 170 000 musulmans d’Indonésie, 105 000 du Bangladesh, 160 000 du Pakistan, 140 000 d’Inde, mais aussi quelques dizaines de milliers du Nigéria, Turquie, Iran etc.

Les tensions politiques – notamment le boycott du Qatar et l’absence de relations diplomatiques avec l’Iran – amèneront les Saoudiens à être particulièrement vigilants au niveau de la sécurité. Mais l’Iran n’est pas le seul pays avec lequel les Saoudiens n’ont pas de relations diplomatiques… Il en va de même pour Israël.

Or, cette année, quelque 6000 musulmans israëliens (ils sont 1,5 million en tout, soit 17% de la population) comptent faire le Hadjj. En l’absence de relations diplomatiques, il n’y a pas de vols entre les deux pays et les pèlerins doivent se taper 1600 km en bus (un voyage de 24 heures aller-simple) à travers la Jordanie et le désert saoudien.

Peut-on faire mieux?

Oui, s’est dit le ministre israëlien des communications, Ayoob Kara, qui tente de convaincre le gouvernement saoudien d’autoriser des vols directs «spécial Hajj» reliant l’aéroport de Tel-Aviv à celui de la Mecque. Ses arguments: le Hajj est une célébration religieuse et non politique; Israël et l’Arabie saoudite ont un ennemi commun, l’Iran et après tout, si le président Trump a pu récemment effectuer un vol direct entre la capitale Ryad et Tel Aviv, c’est ce que ce genre d’«exception»...