Ode à l’Amérique des ploucs blancs

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Au lendemain de l’élection présidentielle, son visage poupin s’affiche sur tous les écrans télévisés. Le soir-même, son livre a (re)bondi en tête des ventes sur Amazon. A 33 ans, James David «J.D.» Vance se voit sollicité par tous les médias pour expliquer l’apparemment inexplicable: l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche. Son livre, Hillbilly Elégie, qui vient de paraître en français*, ne fait pourtant pas mention du millionnaire new-yorkais. Mais il a pour décor le Kentucky et l’Ohio, où Vance a grandi. Chez les hillbillies, les «ploucs des Appalaches», ces Blancs pauvres ont massivement voté pour Trump.
Décor, le mot est faible. En fait, la zone est un personnage à part entière du livre, tant elle façonne ses habitants. Comme J.D. Vance l’écrit, il vient «d’une famille pauvre de la Rust Belt, une ancienne région industrielle, dans une petite ville de l’Ohio où l’on produisait de l’acier et qui subit une véritable hémorragie d’emplois depuis aussi longtemps [qu’il peut s’en] souvenir.» Une zone sinistrée, où chômage et aide sociale avoisinent avec alcoolisme et violence. La mère de J.D., Bev, l’encourage à emprunter des livres à la bibliothèque, mais est plus occupée à se battre avec ses époux successifs et à trouver de la drogue qu’à veiller sur son éducation. Son père biologique a renoncé à ses droits. Heureusement, il y a la grande sœur, Lindsay, et surtout les grands-parents, Mamaw Bonnie et Papaw Jim, auxquels Hillbilly Elégie est dédié.
De férocement démocrates à férocement républicains
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