Marc de Bernardis ou le plaisir louche de la «belle peinture»
Marc De Bernardis, La cage (détail), 43×30 cm, 2019.
La guipure de Flandre et les «stripes» Adidas. La collerette XVIIème et la fermeture éclair. Le jean et l’armure. Le chapeau à pierres plutôt qu’à fleurs, le turban/bougeoir… C’est souvent dans un détail de la tenue vestimentaire que se glisse, dans les tableaux de Marc de Bernardis, l’incongruité, l’anachronisme, qui créent le sentiment d’étrangeté.
Mes préférés sont ceux où on ne voit pas tout de suite où est le «bug». On se dit: c’est bizarre, tout a l’air tranquille, pourquoi c’est bizarre? Avant de savourer en toute connaissance de cause le cocktail doux-amer servi par l’artiste: la caresse voluptueuse d’une peinture à l’huile comme on n’en fait plus, pour dire le trouble de l’identité, le vacillement du temps, le mal-être au monde dans le vibrato d’une sensibilité très contemporaine. C’est puissant, c’est ensorcelant, c’est inoubliable, d’autant plus que – généreuse élégance- le sourire et l’auto-dérision ne sont jamais loin.
Si vous ne connaissez pas ce grand artiste vaudois, c’est le moment de le découvrir car son actualité est foisonnante: deux expositions proposent ses œuvres, à Lausanne et (ce week-end encore) à Montreux tandis que sort une monographie qui lui est consacrée1.

Marc de Bernardis, Les jumelles, 165×115, 2016.
Je ne suis pas critique d’art, je vais donc me borner à expliquer pourquoi j’aime Marc de Bernardis et pourquoi vous avez de bonnes chances de l’aimer aussi. Il y a d’abord cette «inquiétante étrangeté» qui émane de ses toiles (elle...
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