Les affres de la gauche sud-américaine

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Le discours des communistes européens, accrochés à la mythologie dite bolivarienne, ne trouve guère d’écho en Amérique latine. Même au Venezuela, nombreux sont ceux qui hier ont admiré Chavez – l’auteur de la constitution actuelle! – et qui ont lâché son successeur. En regard du chaos économique et social, de la dérive autoritaire évidente. Certes Maduro a été élu. Mais le Parlement l’a aussi été, avec une participation massive: il en est sorti une majorité à l’opposition. Or cette assemblée a été aussitôt mise sur la touche, ses grandes voix persécutées.
Une triste farce
Quant à l’élection de cette «assemblée constituante», elle a peu à voir avec la démocratie. Le découpage des circonscriptions a été est calculé en sorte que l’«officialisme» l’emporte. Et les entités socio-professionnelles, noyautées par le régime, ont aussi voté. Comme le prônait autrefois Mussolini qui prétendait diriger son pays avec la participation de ce qu’il appelait les corporations. Chaque électeur pouvait ainsi déposer deux bulletins dans l’urne. Le vote de dimanche a eu lieu sans contrôle international – même la presse était exclue des bureaux –, et sans candidats de l’opposition sur les listes.
Que la participation ait été de 41%, comme l’assure le gouvernement, ou de 12 % seulement comme la calcule l’opposition, peu importe. Nombre de votants craignaient par ailleurs que l’abstention leur amène des ennuis: leur carte d’identité, munie d’un code informatique sophistiqué, était enregistrée au passage devant les urnes, or c’est celle-ci qui donne accès aux bons d’achat de...
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