Le Caire confidentiel

© DR
En Egypte, il a pris le pseudonyme de Tarik Saleh. Il fait oublier ainsi ses origines suédoises. Il se fond dans la population du Caire, Tarik Saleh. Il sait que la corruption n’est pas une habitude, mais un devoir. Un flic plutôt probe l’apprendra à ses dépens – c’est l’immense acteur Fares Fares qui incarne l’inspecteur Noureddine. Avec cette réplique culte qui suscite l’hilarité dans les salles cairotes: «Ici, on n’est pas en Suisse». Une seule règle: survivre.
Le film est mené comme un match de boxe où la succession des événements sont autant de rounds d’un combat. Le président Moubarak est encore au pouvoir. Dans quelques jours, la révolution l’aura emporté. Tarik Saleh s’en moque, comme il se moque de la religion, de la misère et de l’opulence des puissants. Il sait que ce ne sera pas mieux après le printemps arabe: les régimes tombent, la misère demeure et la police intrigue dans les coulisses du pouvoir, quels qu’ils soient. Chercher un sens, ce serait tomber dans la démence. La religion ne répond à rien. Elle est d’ailleurs totalement absente dans ce film qui, comme ceux d’Aldrich, peint la mort tragique, bouffonne et grimaçante à la Goya. Il n’est évidemment pas question d’une descente en enfer qui serait encore une façon de suggérer qu’il existerait ou qu’il aurait existé un paradis perdu. Non, il s’agit juste d’une enquête sur une jeune chanteuse assassinée dans une chambre du Hilton. Rien de plus banal. Tout cela est expédié en...
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