L’oursin dans la poche

© Sarah Coulaty / Bon pour la tête
Il s’appelle Rémy. Il est d’une rare avarice. A vrai dire, ses collègues ont mis du temps à s’en rendre compte. Au début, ils le prenaient même pour un homme généreux. Il en a tous les signes: décontraction face à l’argent, plaisir à proposer un café, conversation amusante, bon sens de l’écoute. Sauf que même s’il sort toujours son porte-monnaie en premier, il ne paie jamais.
Rémy a un truc. Il ne se promène qu’avec un billet de 1000 francs.
Voilà comment cela se passe.
Lorsqu’il s’installe pour un café en terrasse par exemple, il est toujours le premier à demander l’addition. Il s’empare du ticket avec zèle et un petit plissement du nez qui signifie «évidemment, c’est pour moi». Il sort son porte-monnaie, l’ouvre et s’exclame, désolé:
– Oh, je n’ai qu’un billet de 1000 francs…
Evidemment, à huit heures du matin, le garçon ne peut pas lui rendre la monnaie, s’en excuse, lui dit d’aller faire du change au guichet de la banque d’à-côté ou au kiosque mais il n’ouvre qu’à 10 heures ou de repasser dans la journée pour s’acquitter de sa dette.
Au vue des complications que ce gros billet engendre, et convaincu à la fois de la solvabilité et de la bonne foi de Rémy, l’invité propose de payer, et il le fait avec plaisir car il a l’impression d’avoir été utile au règlement d’un problème. Rémy, évidemment, promet que c’est lui qui régalera la prochaine fois. Dans la foulée, il demande s’il peut...
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