Hodler, un Jeff Koons avant l’heure
Ferdinand Hodler, «La Nuit» (1889-1890), détail. – © Kunstmuseum Bern
Scandales
Depuis son installation à Genève à l’âge de 19 ans, Ferdinand Hodler entretient une relation de haine-amour avec sa ville d’adoption, que les édiles lui rendent bien. Il ne courtise pas le scandale, mais quand le scandale arrive, il passe maître pour en tirer profit.
Lorsque son immense tableau La Nuit, qui comprend des dormeurs et dormeuses nus enlacés, est refusé à l’occasion de l’exposition municipale genevoise de 1891, il tourne la controverse à son avantage. Accusé de «lubricité» et «d’immoralité», Hodler monte sa propre exposition. Avec la recette des nombreuses entrées, il finance son voyage à Paris où la même toile rencontre un triomphe: sa carrière internationale vient d’être lancée.
Fin stratège des relations publiques, il comprend très tôt l’importance d’assurer sa propre notoriété. A chaque déplacement, il écrit à ses amis journalistes genevois pour les tenir informés de ses succès et leur prier de ne pas oublier de les raconter, opération renouvelée lorsque les Sécessionnistes viennois, et Gustav Klimt en particulier, l’encensent dès le début du XXe siècle.
Polémiques
Entretemps, d’autres mésaventures renforcent sa notoriété dans son propre pays. Persuadé que la disparition de 3 des 26 tableaux de Suisses qu’il a préparés pour l’exposition nationale de 1896 a été commanditée par les instances dirigeantes, il profite du banquet d’ouverture pour dénoncer ses hôtes avec véhémence.
Hodler ne laisse personne indifférent. Lorsque le directeur du Musée nationale suisse...
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