Avec Fortuna, Germinal Roaux mêle tragédie et poésie

Publié le 18 février 2018

«Et c’est à Addis-Abeba que je suis tombé sur Kidist, LA Fortuna que je cherchais, une orpheline qui parlait un peu d’anglais», Germinal Roaux. – © DR

Départ en beauté pour le nouveau film de Germinal Roaux, «Fortuna» présenté ce dimanche à la Berlinale 2018, dans la section Génération, avant de faire l’ouverture du festival des Droits Humains à Genève, à la mi-mars, en présence du Président de la Confédération Alain Berset. Avec un Bruno Ganz très impliqué et rayonnant de force intérieure, et la (magnifique) jeune comédienne, éthiopienne Kidist Siyum Beza, notamment, ce très beau film à double valeur de poème cinématographique épuré, et de tranche de vie bouleversante sur fond de tragédie humanitaire, confirme le très grand talent du réalisateur romand dont c’est le deuxième long métrage, après «Left Foot, Right Foot».

Germinal Roaux, poète de cinéma, a imposé, avec ses trois premiers films, un nouveau regard sur la réalité contemporaine et une écriture immédiatement personnelle, fixée dans le noir et blanc. Dès son premier court métrage, Des tas de choses (2003), évoquant la situation d’un handicapé mental dans notre société, l’émotion était au rendez-vous: «28 minutes de grâce absolue; un supplément d’âme», écrivait alors Pierre Assouline dans Le Monde. En 2007, Icebergs, abordant le mal-vivre des ados en banlieue, décrochait le prix du Meilleur Espoir à Locarno, avant d’être primé à Soleure. Quant à son premier long métrage, Left Foot Right Foot, nouvelle tranche de vie juvénile intense oscillant entre amour lancinant et dérive autiste, il cumula les récompenses suisses et internationales. 

L’année 2018 marque une nouvelle avancée pour le réalisateur vaudois, avec Fortuna. En cours de montage, sur la base d’un «rough cut», Germinal Roaux a déjà été récompensé, en septembre 2016, par le Filmmaker Award 2016. C’est l’actrice américaine Uma Thurman alors présidente du jury qui lui a remis ce prix doté, par la firme IWC et en marge du festival du film de Zurich, d’une somme de 75’000 francs pour la finalisation de son film. 

A noter aussi que celui-ci marque une nouvelle avancée du travail de Germinal Roaux, à la fois par le geste artistique qu’il manifeste (toujours dans le noir et blanc) et par la dimension à la fois humaine et spirituelle qui oriente son aperçu d’une situation dramatique hautement significative… 

Fortuna ou le choix de...

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