Depuis trois mois, Israël a déversé sur Gaza plus de bombes et fait plus de victimes civiles que la Russie en Ukraine en deux ans. En dépit de cela, et probablement aussi à cause de cela, la perspective d’une défaite devient chaque jour plus probable.
David Ben Gourion, fondateur de l’Etat d’Israël, avait énoncé cette doctrine: Israël ne peut pas se permettre une défaite militaire. Il suffirait par conséquent d’une seule défaite pour qu’Israël disparaisse.
Or nous y voilà. Israël pourrait bien être en train de perdre une guerre, celle qu’il mène contre le Hamas depuis l’assaut du 7 octobre. Ce serait une défaite à tous points de vue, que le Hamas a orchestrée en trois temps: le politique, le militaire, et le médiatique. Le premier temps, celui du politique, est le dernier à s’être manifesté. Il a fallu quelques semaines en effet avant que les médias révèlent à quel point, contrairement aux affirmations du gouvernement israélien, l’attaque du Hamas était prévue. Depuis des mois, les renseignements militaires israéliens récoltaient des informations détaillées sur les mouvements du Hamas. L’unité d’élite de l’armée chargée de récolter ces renseignements, et qui s’est fait presque entièrement décimer le 7 octobre, savait presque tout: le nombre d’hommes, les entraînements de planeurs à moteur, les répliques exactes des kibboutz frontaliers de Gaza pour y répéter l’attaque, et même la date de l’assaut. Le Hamas faisait en plus tout son possible pour diffuser les détails de ses préparatifs dans les médias sociaux. Le but était de donner l’impression qu’il ne s’agissait que d’un gros coup de bluff. Dûment informé, le gouvernement de Netanyahou a pourtant décidé de ne pas agir. Lire la suite…