La peur, dit-on, a le mérite de stimuler l’instinct défensif. Elle pousse la gazelle à courir vite devant le lion. Mais la rend-elle plus maline? Quant à nous, poursuivis par les médias, nous courons d’une peur à l’autre. Le virus et les prochains, le réchauffement climatique, l’eau empoisonnée, la malbouffe, les tiques et toutes ces sales bestioles venues d’ailleurs… Où nous mène ce festival des trouilles? On les agite. On joue avec elles. On les utilise pour telle ou telle cause politique.
Lors de l’émission alémanique Arena sur la loi Covid, le journaliste, fort incisif, taquinait Alain Berset: «Votre pouvoir, vous le trouvez dans la peur. A vous entendre, il faut craindre la maladie, maintenant craindre l’arrêt des aides à l’économie… Vous allez continuer ainsi?» Réponse: «Je ne veux pas faire peur, je donne des faits.» Sans doute, encore que certains de ces faits puissent être contestés. Mais à force de les monter en épingle, de les marteler sans cesse sous le jour le plus inquiétant, on aboutit bel et bien à que les germanophones appellent la «Panikmacherei». Est-ce bien intelligent? Peut-on poser la question sans se faire taxer de complotiste? Lire la suite…