L’Argentine face à un nouvel effondrement?

Publié le 30 septembre 2019

Une manifestante tient une pancarte « Non à la faim », lors d’une marche contre les mesures économiques du président Macri, à Buenos Aires le 12 septembre. – © Agustin Marcarian/Reuters

Un pays qui produit de la nourriture pour 400 millions de personnes dans le monde peut-il laisser souffrir de la faim une partie de ses 40 millions d'habitants? En Argentine, ce fléau est de plus en plus préoccupant. Un enfant sur deux est pauvre et un sur dix a faim. Le 12 septembre dernier, à moins de deux mois des élections présidentielles, le Parlement a adopté une loi pour faire face à l'urgence alimentaire. Désormais, d'autres secteurs de l'économie présentent des demandes d'aide immédiate et exceptionnelle.

Après les fortes mobilisations à Buenos Aires de mouvements et d’organisations sociales, le pays, pourtant 10ème exportateur agricole mondial en 20141, rétrogradé en 2018 selon les chiffres de l’Organisation Mondiale du Commerce, s’est déclaré officiellement en urgence alimentaire. Le gouvernement a reconnu le problème et prévu une augmentation de 50% des enveloppes budgétaires servant à financer les programmes d’alimentation et de nutrition. En outre, il permet au chef du Cabinet des ministres d’organiser directement les achats de produits alimentaires par l’État sans passer par les procédures habituelles, telles que les appels d’offres et les négociations de prix. Le coût fiscal de la mesure atteint environ 175 millions de dollars.

La population a faim

Dans la situation actuelle, les soupes populaires et les organisations de quartier sont cruciales. Des humanitaires travaillent sans relâche auprès de milliers de mineurs, dans les quartiers les plus défavorisés de différentes villes. «Chacun reçoit l’équivalent d’une tasse de lait et deux pains sucrés. Le lait est livré par le gouvernement municipal ou, à défaut, est fourni grâce à des dons, tandis qu’on va chercher le pain à la boulangerie de la région», précise le journal espagnol El País.

Selon le dernier rapport de l’Observatoire de la dette sociale argentine, dans un pays produisant de la nourriture pour plus de 400 millions de personnes, soit près de dix fois sa population, en 2018, «13% des enfants avaient faim, 29.3% ont réduit leur alimentation, ce qui représente une augmentation de 30% par rapport à 2015».

Pour qu’un couple...

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