Corruption d’accord, mais pas un mot contre le président

Publié le 13 décembre 2017
L'ex-député Iehor Firsov publie un commentaire dans la «Ukraina Pravda» remettant en cause le pouvoir en matière de corruption.

L’Ukraine est à nouveau en fièvre. Le boute-feu s’appelle Mickail Saakachvili. Quelle bête politique! Arrivé au pouvoir dans son pays en 2004, il déclenche une guerre avec la Russie à propos d’une province séparatiste qui penche vers Moscou, l’Ossétie du Sud. Il perd la partie et finit rejeté sous des accusations de corruption. Après sa fuite aux Etats-Unis, il revient sur la scène en Ukraine où le gouvernement le nomme gouverneur de Odessa. Il s’en prend à la corruption, tente de mettre de l’ordre dans le port, sans grand succès. Commence alors un dur combat avec le président Porochenko qui le prive de sa fraiche nationalité ukrainienne. Nouvel exil. Nouveau retour, cette fois à Kiev où le Géorgien mobilise toute une partie de l’opinion excédée par une présidence corrompue. Saakachvili vient d’être arrêté. Des foules de manifestants réclament sa libération et le départ de Porochenko.
L’irritation monte contre la volonté du pouvoir de restreindre les compétences de l’organisme chargé de combattre la corruption. La Ukraina Pravda publie le commentaire de l’ex-député Iehor Firsov:

«Les gardiens de la loi ukrainienne ne poursuivent pas les véritables ennemis de l’Ukraine, mais ceux qui sont susceptibles de compromettre le président et osent parler de corruption dans son entourage. Les autres peuvent agir à leur guise: financer les séparatistes de Donetsk, commercer avec l’agresseur russe, organiser des référendums illégaux, détourner des milliards. Dans la mesure où ils n’enfreignent pas l’allégeance au gouvernement, il ne leur arrivera rien. Mais dès que quelqu’un taxe Pedro Porochenko de corruption, il est aussitôt estampillé “agent de Moscou” et “marionnette des oligarques”.»

Détail à rappeler: ledit Porochenko, multimilliardaire, continue de commercer sans états d...

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