L’extase de la solitude à l’alpage

Publié le 16 septembre 2017

Diplômé de la volée 2016 de la formation romande de bergers, Samuel Devanthéry a découvert le monde de l’alpage au hasard de son service civil. – © Bon pour la tête

Architecte de formation, Samuel Devanthéry a tout plaqué il y a quelques années pour devenir berger! Un changement de vie radical pour cet enfant de Genève, plus habitué aux soirées étudiantes qu’à la solitude. Celle qui l’accompagne désormais plusieurs mois chaque année, au milieu d’une nature vierge et foisonnante. Gardien estival de plus de 500 moutons d’un cheptel valaisan, le jeune homme de 30 ans estime avoir pris le bon chemin vers la vie et la liberté dont il rêvait.

A l’ère industrielle, dopée par le numérique, la technologie et l’automatisation des gestes les plus simples, des métiers ancestraux délaissés renaissent ou refusent de mourir. Comme les légumes oubliés, l’artisanat, des techniques de production, d’élevage ou d’activités quotidiennes abandonnées retrouvent leurs lettres de noblesses et séduisent même de plus en plus de jeunes. Ils sont forgerons, ocularistes, bergers, vignerons, cordonniers, musiciens … et tous parlent d’avenir, portés par des valeurs éthiques et les contacts humains.

Isabel Jan-Hess (texte) et Noémie Desarzens (vidéo)

«Je navigue entre deux cabanes très spartiates, mais avec l’eau courante, qui me servent d’abri».

La vue est imprenable, l’espace infini, bienvenue au paradis! Après quelques lacets serrés, sur un chemin de campagne cabossé, l’arrivée sur l’alpage des Arpillettes au-dessus des Diablerets est revigorante. La journée est orageuse, les vaches perchées sur les collines se couchent les unes après les autres, les cochons de l’élevage alpin s’agitent dans leur étable. Plus loin des centaines de points blancs, indiquent que nous sommes sur la bonne route.

Un nuage de moutons accrochés à la colline

Le cheptel de plus de 500 moutons, gardés par Samuel Devanthéry, se déplace doucement, comme un nuage, sur une crête, située au-dessus d’Isenau. Deux de ses quatre chiens accompagnent le mouvement. Malgré une fracture à la main toute fraîche, le jeune berger pique des barrières pour diriger le troupeau vers un pâturage bas. «Je vais les laisser ici, le temps d’aller voir un médecin au...

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