Camp d’été décolonial: interdit aux Blancs

Publié le 12 août 2017

La première édition, l’an dernier, avait fait scandale. – © DR

Mi-retraite studieuse, mi-réunion clandestine, la deuxième édition d’un «camp d’été décolonial» doit s’ouvrir ce samedi 12 août quelque part en France, pour une durée de cinq jours. La manifestation est réservée aux «racisé-e-s», soit toute personne pouvant justifier d’une appartenance à un groupe ethnique ayant subi ou subissant encore la «domination euro-centrée». Les souches de populations exclusivement blanches y sont indésirables. En clair, interdites.

Bienvenue dans l’univers du nouvel antiracisme, qualifié de «politique» par ses promoteurs, en opposition à la classique définition universaliste, all inclusive, comprenant les Blancs. Mis sur la touche, ceux-là, du coup, sont fâchés et vexés. C’est un peu le but de ce raout placé sous les auspices de la critique sociale et raciale: les dominants doivent savoir qu’à l’avenir, ils ne seront plus maîtres d’un combat antiraciste qui les console de leur position de domination, mais dans lequel les vraies victimes – les racisés – ne se retrouvent pas. Telle est la position de principe.

La précédente édition, l’an dernier, déjà interdite aux Blancs, avait fait scandale. Elle s’était tenue à Reims, dans un centre de vacances. Là, nul ne sait où le camp a lieu, hormis, bien sûr, ceux qui y participent – entre 200 et 300 personnes, apparemment. Il est organisé par deux femmes, des figures de cet antiracisme contestataire, Sihame Assbague et Fania Noël. Des origines marocaines pour le première, haïtiennes pour la seconde. En août 2016, un seul média avait couvert le camp dans son intégralité, Mediapart, qui avait envoyé une journaliste, elle-même racisée selon les critères posés, une connaissance de Sihame Assbague. Les journalistes blancs n’avaient pas pu rendre compte de ce qui s’y était passé. Jointe le 11 août par téléphone, celle-ci n’a souhaité répondre à aucune question, renvoyant à une communication parue en 2016 sur une page Facebook.

Le grand paradoxe

Pas de déclaration? Aucune importance, puisque tout l’enjeu est précisément...

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