Il a fait les titres ces jours en raison de son salaire et de ses bonus: 14,4 millions pour les neuf mois, en 2023, passés à la tête de l’UBS en train d’avaler le Credit Suisse. Aux commandes donc d’un monstre bancaire qui, si cela tourne mal – on parle de «risque systémique» –, plongerait la Suisse dans des affres économiques sans nom. Mais qui est donc Sergio Ermotti?
Les commentaires aigres sur sa rétribution, jusque chez certains politiciens de droite, ne lui font ni chaud ni froid. Peut-être même la juge-t-il trop faible, car il a gagné davantage lors de ses belles années chez Merryll Lynch. Sa compétence ne fait aucun doute. On a affaire à un surdoué de la banque. Sa carrière a connu quelques revers mais bien plus de succès.
Une trajectoire inimaginable à Paris ou à Londres. Ce fils d’immigrés italiens au Tessin, de milieu modeste, écolier peu brillant mais débrouillard, a commencé avec un apprentissage à la banque Corner de Lugano. Avec un salaire de 350 francs à ses dix-sept ans, dont il reversait une partie à sa maman et dont il investissait déjà une part à la bourse. Il rêvait de devenir joueur de foot professionnel ou au moins prof de sport. Mais il gravit plutôt au pas de charge les échelons de l’établissement, modeste en comparaison des leaders. Lire la suite…