Malgré l’immense émotion devant l’horreur, le suivi fiévreux au jour le jour, le pathétique suspense humanitaire, on peut tenter de prendre un peu de recul. Que veulent les belligérants? Et leurs alliés? Avec quelles perspectives? Dans l’histoire des guerres, la plupart commençaient avec des visées claires de part et d’autre. Plus ou moins réalistes, mais affichées. Pas celle-ci où l’aveuglement prévaut. Le feu croisé des vengeances déborde toute raison. Ce qui augure du pire. Ou peut-être aussi d’un lointain espoir?
Par son attaque terroriste du 7 octobre, le Hamas ne cherchait pas une conquête territoriale durable, totalement irréaliste. Il voulait blesser et humilier Israël, entamer sa réputation d’invincibilité. Et aussi, comme il vient de le déclarer au New York Times, «remettre la cause palestinienne sur le devant le scène». Objectifs réussis. Et au-delà? Il s’attendait et se préparait à l’énorme riposte. La bataille sera longue. Après un mois, alors que Tsahal dit contrôler le nord de Gaza, des roquettes en partent encore, atteignant jusqu’à Tel Aviv. Mais à terme, cette structure militaire sera écrasée. Au plan politique? Le Hamas survivra à l’étranger, en sous-main sur place. Mais il est isolé. Les gouvernements arabes l’exècrent. Les grandes puissances le combattent ou ne le soutiennent guère. Lire la suite…