Kundera a admirablement évoqué «L’Insoutenable légèreté de l’être». Qui évoquera l’insoutenable légèreté du pouvoir? Les propos bellicistes d’Emmanuel Macron et de son Premier ministre tenus à Paris ces jours sont ahurissants. Et l’Assemblée nationale d’approuver un accord jusqu’auboutiste avec l’Ukraine, un gazouillis peu réfléchi. A l’exception du Parti communiste, de la France insoumise, devant Marine Le Pen et les siens qui s’abstiennent. De quoi tout cela est-il le signe?
En lançant, au coin de la table, face à un choix de partenaires européens, l’idée d’envoyer des troupes sur le champ de bataille ukrainien, Emmanuel Macron s’est mis à peu près tous les alliés occidentaux à dos. Protestations assorties en douce de sarcasmes au vu du poids réel de l’armée française. Ce Président a divisé l’Europe. Allant même, lors d’un discours à Prague, jusqu’à traiter de «lâches» les pays qui renâclent devant son jusqu’au-boutisme. Visant sans le nommer le Chancelier allemand qui refuse de livrer des missiles à longue portée, manifestement promis à frapper en profondeur le territoire russe. La relation franco-allemande, sur maints sujets, est exécrable depuis des mois. Et Paris en rajoute une couche. Quiconque croit à la nécessité d’une union de l’Europe, au moins sur l’essentiel, ne peut que s’alarmer. L’entente de ces deux pays est le pilier-même du projet lancé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Mais les leaders macronistes ont-ils la moindre idée du poids de l’histoire? Lire la suite…