La dernière coupe dans les effectifs du Comité international de la Croix-Rouge, 270 postes supprimés à Genève, pose une foule de questions qui tardent à émerger. L’institution a-t-elle été victime de la folie des grandeurs? S’est-elle dispersée dans des tâches que d’autres assument? Qui contrôle effectivement la gestion de cet immense appareil? Pourquoi donc certains Etats contributeurs ont-ils soudain renâclé? Va-t-on vers une réforme drastique de cette maison emblématique? On pourrait élargir la réflexion à d’autres organisations humanitaires, peu transparentes, menacées, elles aussi, après des années confortables, de passer au régime minceur.
A l’annonce des réductions d’effectifs à la centrale du CICR, on apprend donc que celle-ci occupe aujourd’hui plus de 1’400 personnes. Et près de 20’000 personnes dans le monde, la plupart engagées dans leur propre pays. Une augmentation spectaculaire: en 2010, on comptait 800 employés au siège genevois, 1’400 délégués dans le monde et 11’000 employés locaux.
Ces chiffres attestent du changement de stratégie dans les années où le président Peter Maurer disait lui-même passer à la vitesse supérieure. Le champ des tâches s’élargissait tous-azimuts. Lire la suite…